MUSIQUEComment Facebook a permis à Nicky Jam de sauver sa carrière

Nicky Jam: Grâce à Facebook, il relance sa carrière et va maintenant conquérir la France

MUSIQUELe chanteur de Reggaeton a beau cumuler les milliards de vues sur YouTube, il doit la vie à ses fans sur les réseaux sociaux...
Nicky Jam, star du reggaeton en Amérique du Sud à la conquête de l'Europe
Nicky Jam, star du reggaeton en Amérique du Sud à la conquête de l'Europe - smart/sonymusic
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

«J’étais perdu, je ne valais plus rien. » Nicky Jam n’a pas cherché bien loinle nom de son nouvel album : Fénix. « C’est vraiment l’histoire d’une rédemption. La drogue et l’alcool m’avaient détruit, je n’étais plus rien. Et puis grâce à la musique, au travail et à mes fans, je suis de retour, je me sens bien, je suis sain. » Cette référence au mythologique Phénix, ce n’est pas le chanteur latino-américain qui y a pensé mais ses fans : « Ils m’appellent comme ça sur Facebook depuis mon retour, alors c’était naturel pour moi comme nom pour l’album et la tournée. »

Il n’y a pas que ça que Nicky Jam doit à ses fans. Pionnier de la scène reggaeton, Nicky Jam a commencé sa carrière à 11 ans, en 1992. Il connaît alors le succès en duo avec Daddy Yankee. De concerts géants dans le monde entier en disques écoulés à des millions d’exemplaires, le jeune Portoricain perd peu à peu pied. Et en 2004, alors que le duo se sépare, Nicky Jam consacre désormais toute son énergie à la consommation de stupéfiants : « J’étais encore un enfant. Il faut dire aux enfants que la drogue est dangereuse, l’alcool aussi, très dangereuse. On glisse vite… Il faut le dire dans votre article ! »

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Perdu pour la musique, Nicky Jam mettra dix ans à renaître de ses cendres. En 2010, installé en Colombie, il crée un label, rencontre des producteurs qui ne l’ont pas oublié, et donne quelques concerts. L’accueil du public colombien va bouleverser Nick Jam. « Le public ne m’a jamais laissé tomber, même quand je n’avais plus d’énergie, plus de chansons. » C’est à ce moment-là qu’il crée ses réseaux sociaux, pour annoncer ses concerts, ses nouveaux morceaux et converser avec ses fans. « Ils m’ont donné l’envie de persévérer, ils m’ont suivi depuis le début de mon retour. J’essaye de répondre à tous les messages, chaque jour. »

Succès exponentiel

Ainsi, quand sort son nouvel album en 2014, ils sont déjà très nombreux à le suivre sur Facebook. « Après la sortie de Greatest Hits, Vol.1, ça a explosé, c’était incroyable. » Aujourd’hui, Nicky Jam a 23 millions de fans Facebook et 15,2 millions sur Instagram. « On ne peut pas anticiper un truc comme ça. Quand j’ai enregistré les nouveaux morceaux, je savais que je faisais de la bonne musique parce que je connais mon métier. Je savais que ça allait plaire aux gens. Mais cette explosion-là… Non, je ne sais l’expliquer. » Ses récents tubes, dont El Perdon en duo avec Enrique Iglesias, approchent tous le milliard de vues sur YouTube

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« J’ai beaucoup d’énergie en moi, je dois être tout le temps actif et la musique me permet ça. J’écoute toutes sortes de musiques, tout le temps. Surtout les musiques latines et du hip-hop, bien sûr, mais j’écoute aussi de la pop, et même Beethoven, dans les avions, pour me calmer. »

La musique de Nicky Jam sort largement du cadre historique du reggaeton, fusion entre le hip-hop en espagnol et des sonorités reggae en vogue aux débuts des années 2000 en Amérique du Sud. Aujourd’hui, l’artiste, qui vise désormais un succès mondial, embrasse aussi bien la salsa, la cumbia, le tango, la bachata, le merengue… « Je veux que les gens s’amusent mais aussi que le son soit lourd, puissant. Mes textes sont urbains, parce que le hip-hop a toujours été très important dans ma vie. »

Hasta la Francia

Lauréat d’une tripotée de Grammy Awards dans les diverses catégories Latin Music, Nicky Jam, désormais installé à Miami, vise l’Europe et les Etats-Unis. « En France, j’ai l’impression que les gens connaissent surtout deux ou trois morceaux. J’aimerais qu’ils découvrent un peu plus ma musique. Bien sûr, il n’y a pas la même culture musicale chez vous et chez nous mais j’ai déjà rencontré plein de producteurs européens très doués qui avaient par exemple parfaitement compris le reggaeton. » Si son concert parisien, le 24 mars au Zénith, affichera complet sans effort, Nicky Jam compte, encore une fois, s’appuyer sur les réseaux sociaux pour conquérir de nouveaux fans.

« Je chante surtout en espagnol, et je ne fais pas de la pop internationnal. J’ai besoin que des gens qui aiment ma musique aillent convaincre leurs amis d’écouter aussi. Les réseaux sociaux permettent ça : des rencontres, des découvertes… Un peu comme à Miami où il y a tellement de cultures et de musiques qui se croisent. »