«Quand j’écoute un disque, je chante, avec Rihanna, avec Stromae, grave ! Ce sont des artistes merveilleux. » A défaut de retrouver la scène et les studios d’enregistrement, France Gall sait fredonner chez elle les tubes des jeunes artistes (on a cru comprendre par ailleurs, qu’elle n’est pas une fan absolue de Jenifer). « J’adore Christine and The Queens aussi », assure-t-elle au panel de lecteurs du Parisien – Aujourd’hui en France qui l’ont interviewée à l’occasion du lancement mercredi, à Paris, de sa comédie musicale, Résiste – dans laquelle elle n’apparaît pas.

France Gall assure qu’« il y a plein de chansons pour [elle] chez tous les auteurs-compositeurs », mais qu’elle n’a pas envie de travailler sur un nouvel album. « Parce que ce n’est pas la vie que j’ai en ce moment », explique-t-elle. L’artiste, qui s’était mise en retrait des vitrines médiatiques depuis une vingtaine d’années, confie qu’elle a « ressenti une émotion incroyable en revenant dans la lumière et en voyant l’accueil du public ». « Je ne m’y attendais pas du tout. Ça m’a donné des ailes », se réjouit-elle avant de préciser que la scène ne lui manque pas.

« Humiliée » par « Les Sucettes »

Face aux lecteurs du quotidien national et francilien, elle est revenue sur plusieurs moments de sa carrière. A commencer par l’Eurovision, qu’elle a remporté en 1965 pour le Luxembourg et dont elle ne « garde pas un souvenir extraordinaire ». « J’avais envie que ça se finisse, pendant les répétitions, les musiciens n’avaient pas tu tout aimé l’ambiance de cavalerie dans la musique de Poupée de cire, poupée de son », se souvient-elle. Malgré l’ovation du public elle ne l’a « pas vécu comme une victoire parce qu’[elle avait] des problèmes de cœur. » C’était le début de la fin de son histoire d’amour avec Claude François.

Elle a aussi évoqué l’un de ses succès, Les Sucettes, écrit par Serge Gainsbourg et truffé de doubles sens dont elle n’avait pas conscience. « Serge m’avait demandé : « Qu’avez-vous fait pendant les vacances ? « Je lui avais dit : « Je suis allée à Noirmoutier (…). Tous les jours j’achetais une sucette à l’anis. » Dans la chanson, je m’y voyais. (…) Je pars pour le Japon et là, j’apprends qu’il y a un truc là-dessus ? C’était horrible. Ça a changé mon rapport aux garçons. Cela m’a humiliée. »