Photojournalisme : Le 32e «Visa pour l'Image» de Perpignan
DiaporamaOlivier Juszczak
Du 29 août au 27 septembre 2020 se déroule le 32e festival international de photojournalisme « Visa pour l'Image » à Perpignan. De nombreuses expositions montrent le travail des reporters-photographes à travers le monde. Particularité cette année, elles sont accessibles en ligne en s'inscrivant sur le site. Petit tour d'horizon en images.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Du 29 août au 27 septembre 2020 se déroule le 32e festival international de photojournalisme « Visa pour l'Image » à Perpignan. De nombreuses expositions montrent le travail des reporters-photographes à travers le monde. Particularité cette année, elles sont accessibles en ligne en s'inscrivant sur le site. Petit tour d'horizon en images.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Une terre troublée, de Anush Babajanyan, lauréate de la bourse Canon de la Femme photojournaliste 2019.
Dans le Haut-Karabakh, région du sud du Caucase, les autorités locales encouragent la croissance de la population d’origine arménienne.
Les six enfants de Varduhi Chobanyan (31 ans) en juillet 2017, avant que la famille ne déménage pour une maison neuve en cours de construction.
Guerrero, l’Etat oublié, d'Alfred Bosco, lauréat du Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-rouge (CiCr) 2020.
Le Guerrero, Etat côtier du sud-ouest du Mexique, possède les plus grandes cultures de pavot du pays que les trafiquants de drogue se disputent dans une guerre de territoires sans merci.
Des membres de la Policia Ciudadana, un groupe de police civile qui contrôle six des dix-huit villages de la municipalité de Leonardo Bravo et qui espère prendre le contrôle de la route de Chilpancingo, axe stratégique pour le commerce illégal. Los Timontos, Etat de Guerrero, 1er décembre 2018.
Sacrifice, d'Elena Chernyshova.
Augusta-Priolo est l’un des pôles pétrochimiques les plus importants d’Europe. A partir de 1949, une forte industrialisation envahit plus de 20 km de côtes siciliennes. Accompagné d’aucune politique environnementale, ce développement empoisonne l’écosystème local depuis des décennies. Les taux de mortalité par cancer du sein et de malformations congénitales ont fortement augmenté.
La situation géopolitique de la baie d’Augusta a favorisé le développement industriel de la région. Pendant plusieurs décennies, environ 500 tonnes de mercure ont été rejetées illégalement dans la baie par l’usine chimique du groupe ENI. On estime que 18 millions de mètres cubes de boues toxiques se sont accumulés au fond de la baie.
L’Afrique de Chiba, de Yasuyoshi Chiba.
Couvrir l’Afrique est un véritable défi, mais de tels défis révèlent parfois des situations inattendues. Cette sélection de photos est une galerie de rencontres, de scènes qui se télescopent parfois avec l’actualité du continent. Parmi elles figure la photo d’un jeune Soudanais récitant un poème au milieu de manifestants à Khartoum (Soudan), le 19 juin 2019, lauréate du World Press Photo de l’année 2020 (photo).
Une planète noyée dans le plastique, de James Whitlow Delano.
Ce reportage se penche sur le fléau des déchets plastique qui frappe de plein fouet les pays en développement, mais le défi de l’élimination de ces déchets concerne tous les pays.
Les eaux de l’Estero de Vitas sont recouvertes de plastique, de jacinthes d’eau et de déchets qui se déverseront dans la baie de Manille (Philippines), à quelques kilomètres de là, puis dans la mer de Chine méridionale.
Sécheresse et déluge en Inde, de Bryan Denton pour The New York Times.
L’Inde dépend depuis toujours de la mousson annuelle pour l’eau, avec ses pluies qui irriguent les champs, alimentent les fleuves sacrés et offrent des décors fabuleux à la poésie ancestrale. Or le changement climatique est en train de modifier la mousson, désormais moins prévisible, avec des pluies plus intenses et plus irrégulières, créant ainsi un cycle infernal de sécheresses et d’inondations.
Sans eau, ne reste plus que la terre craquelée. D’après les aînés, il y a quelques générations à peine, la saison de la mousson apportait toujours des pluies abondantes et l’écologie de la région était très différente. Charam, Uttar Pradesh, Inde, juin 2019.
Manifesto del agua, de Sanne Derks.
L’accès à l’eau figure parmi les droits humains reconnus par la nouvelle Constitution de Cuba adoptée en 2019. L’un des engagements du Parti communiste est d’assurer une alimentation en eau potable à toute la population, une ambition qui implique de nombreux défis. Ce reportage montre le système tel qu’il est – informel – et l’inventivité du peuple cubain, tout en proposant une réflexion plus profonde sur Cuba et le communisme aujourd’hui.
Livraison d’eau pour les immeubles en face du Capitole national. La Havane, 4 janvier 2020.
Au plus près des loups dans l’extrême-Arctique, de Ronan Donovan pour National Geographic.
Lorsqu’un sujet a peur du photographe, cette crainte transparaît dans les images et la représentation de la personne ou de l’animal est faussée. La plupart des photos de loups sauvages les montrent de loin, apeurés. Mais dans l’extrême-Arctique, Ronan Donovan a pu suivre une famille de loups arctiques, peu craintifs. Ce reportage est un portrait intime d’une meute sauvage.
Un louveteau joue avec une plume pendant qu’un autre fait un câlin à White Scarf, la matriarche vieillissante de la meute.
Irak : Cent jours de thawra, d'Emilienne Malfatto.
Cent jours de thawra, de révolution, raconte un pan de l’Irak actuel. Depuis l’automne 2019 et pour la première fois depuis des années, la société civile qui semblait comme engourdie par des décennies de violences de tous types se soulève en masse. Les Irakiens se mobilisent, par-delà leurs clivages, pour tenter de mettre à bas un système inopérant, sectaire et corrompu.
Un homme agite le drapeau irakien lors d’un cortège funèbre symbolique pour un manifestant tué la veille dans des affrontements avec les forces de sécurité. Bagdad, 21 janvier 2020.
La déforestation de l’Amazonie, de Victor Moriyama pour The New York Times.
La plus grande forêt tropicale du monde est en train de mourir, et en 2019, la déforestation a atteint un niveau record de 9.762 km². Si cela fait déjà des décennies que l’Amazonie est déboisée avec la complicité des gouvernements et des dirigeants, la situation a empiré au Brésil avec l’arrivée de Jair Bolsonaro. Ces images ont été prises sur une période de 70 jours passés en immersion au cœur de la forêt amazonienne.
Une zone forestière brûlée par des cultivateurs de soja pour agrandir la surface de terres arables. Près de Porto Velho, État de Rondônia.
Dehors, d'Axelle de Russé, lauréate du prix Pierre & Alexandra Boulat 2019.
Les femmes sont marginales et marginalisées en prison. Avec un effectif de 2.485 au 1er octobre 2019, elles ne représentent que 3,5 % de la population carcérale en France. Très isolées pendant leur détention, elles perdent souvent tout contact avec leur famille. A leur sortie, ostracisées et très peu suivies par les institutions concernées, elles sont livrées à elles-mêmes et doivent repartir de zéro.
Levée d’écrou de Magalie, qui a bénéficié d’un aménagement de peine. Elle sort dépendante aux produits de substitution administrés à la grande majorité des détenues pendant leur incarcération. Reims, octobre 2018.
Sugar Girls, de Chloe Sharrock, bourse de production pour les femmes photojournalistes du ministère de la Culture.
Chaque année en Inde, des milliers de femmes travaillant dans des plantations de canne à sucre sont victimes d’hystérectomies abusives. Cette pratique a été généralisée dans les années 1990 par des médecins du secteur privé afin de générer des profits : consultés pour des problèmes bénins, ces praticiens amènent leurs patientes à penser qu’une ablation de l’utérus est nécessaire. Deux adolescentes qui s’apprêtent à migrer dans le sud du pays afin d’aider leur mère dans des plantations de canne à sucre. Depuis que cette dernière a subi une hystérectomie il y a quatre ans, son état de santé a empiré et nécessite l’aide de ses filles qui ont dû quitter l’école. Kasari Bodkha, district de Beed, État du Maharashtra, Inde.
Les contestataires, de Nicole Tung, bourse de production pour les femmes photojournalistes du ministère de la Culture.
Depuis juin 2019, des manifestations secouent Hong Kong. Ce qui était au départ une mobilisation massive contre un projet de loi autorisant l’extradition vers la Chine continentale s’est transformé en un mouvement plus général pour exprimer le mécontentement croissant à l’égard du Parti communiste chinois. Ce reportage montre l’espoir, indéfectible, des jeunes manifestants malgré les perspectives de plus en plus sombres quant à l’avenir politique de Hong Kong.
Dans le centre-ville, des lycéens brandissent la lumière de leurs téléphones lors d’une manifestation contre le gouvernement. Hong Kong, RAS, 22 août 2019.
Le visage humain du Covid-19 à New York, de Peter Turnley.
Voici un hommage visuel rendu aux héros et aux victimes de la guerre contre le Covid-19. Ce journal de bord constitué d’images et de récits couvre une période de trois mois dans la ville de New York et témoigne de la solidarité entre tous les hommes et les femmes du monde face à cette crise.
Tous les soirs à 19 h, à l’angle de la 77e et de Lexington, le personnel soignant de l’hôpital Lenox Hill sort et les habitants du quartier leur expriment leur reconnaissance.
Points de vue opposés, d'Anthony Wallace, lauréat du prix de la ville de Perpignan Rémi Ochlik 2020.
La ville de Hong Kong a été secouée par une année de rassemblements massifs et souvent violents. Initialement un mouvement d’opposition à un projet de loi d’extradition, les manifestations sont progressivement devenues l’expression populaire de la lutte pour la démocratie et la responsabilisation de la police.
Un contestataire arrêté par la police lors de violentes manifestations le jour de la fête nationale chinoise qui, cette année, commémorait le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Hong Kong, 1er octobre 2019.
Tant que le soleil brillera, de Ian Willms.
Ce reportage est une réflexion sur l’interface entre le changement climatique et l’héritage du régime colonial qui a fondé le Canada. Le « lent génocide culturel » canadien continue aujourd’hui, avec le développement industriel qui détruit l’environnement de territoires ancestraux.
La couverture végétale est déblayée avant de construire la mine de sables bitumineux Fort Hills, de Suncor.
Les expositions collectives Pandémie(s) et I Can’t Breathe.
Pandémie(s) (photo) regroupe différents travaux de photojournalistes à travers le monde et se veut comme un premier tour d’horizon de la crise du Covid-19 dont les tumultes continueront d’agiter le « monde d’après ».
Le 25 mai 2020 à Minneapolis, l’Afro-américain George Floyd meurt asphyxié sous le genou d’un policier blanc. I Can’t Breathe montre le regard des journaux suivants : Los Angeles Times, The Sacramento Bee, The New York Times et The Washington Post.
Une femme portant un masque passe devant une peinture murale sur un immeuble à Midtown, New York, le 22 avril 2020.