« Je n'ai fait de bons films que par accident »
Michael MadsenCaroline Vié
Avec sa bonne gueule de boxeur sentimental, Michael Madsen est une figure emblématique du cinéma indépendant américain, auquel le premier Champs-Elysées Film Festival rend hommage jusqu'au 12 juin. Il s'est confié à 20 Minutes.
Comment vous êtes-vous retrouvé président d'honneur ?
Aucune idée. J'ai dû être pistonné par mon copain, le producteur Harvey Weinstein, qui est aussi honoré. J'ai accepté parce que je voulais montrer aux Français que je ne suis plus un ivrogne qui fonce à moto, la bouteille à la main.
Pourquoi vous êtes-vous calmé ?
Je n'ai plus 20 ans et j'ai six garçons à charge, alors il faut que j'assure un maximum. On commence même à me proposer des rôles de curé !
Cela veut-il dire que vous êtes plus
sélectif sur les films que vous acceptez ?
J'ai joué dans environ 173 films et je n'ai dû en voir que 50 sur le lot. Quand on a des gamins, des ex-femmes, des motos et une maison de campagne, on dit oui à tout pour de l'argent. Je n'ai fait de bons films que par accident.
On vous compare souvent à Robert Mitchum...
Je ne l'ai rencontré qu'une seule fois. Je lui ai demandé conseil pour ma carrière. Il a brièvement relevé la tête de son petit déjeuner et n'a dit qu'un mot : « Smirnoff. » Je l'ai sans doute un peu trop écouté, bien que je me sois aussi intéressé au Jack Daniel's et à la tequila.
Vous avez un regret dans votre carrière ?
Ne pas être allé à Cannes pour la première de Reservoir Dogs en 1992. Mon excuse est que je n'avais jamais entendu parler du festival.
Et une grande joie ?
Avoir dit oui pour jouer le papa dans Sauvez Willy (1993). Je me souviens avoir lu le scénario en me demandant à quel moment mon personnage abattait l'orque ou tabassait le gamin...