TÉLÉVISIONTélévision: Les secrets des formats brefs

Télévision: Les secrets des formats brefs

TÉLÉVISION«Un gars une fille» à «Bref»...
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

Il y a eu «Un gars, une fille», «Caméra café», «Kaamelott»… Les séries courtes ne sortent pas de nulle part. Mais elles n'ont jamais eu autant de succès. A commencer par «Scènes de ménages» sur M6, qui, mercredi 19 avril, a enregistré une part d'audience de 19,8%. « Bref » est LA série culte de Canal+. Et en prenant le risque d'aborder avec humour le handicap dans «Vestiaires», France 2 a attiré 1,5 million de personnes en moyenne pour la saison. A l'occasion du festival Séries Mania au Forum des Images à Paris, on apprenait qu'Arte préparait trois séries: «La minute vieille», et «Silex and the City» et «Juliette génération 7.0». Mais quels sont les secrets des courts à succès?

Un, on accroche

Deux minutes seulement pour ne pas perdre le zappeur. Solution choisie par «Bref»: la voix off. «Le bon moyen de restituer le contexte pour celui qui prend l'histoire en cours», lance le coauteur Bruno Muschio. Pour «Scènes de ménages», la lisibilité est de mise, «le titre parle de lui-même», note Yann Goazempis, directeur du pôle humour de M6. Il fallait que le programme soit simple, accueillant, presque comme des planches de BD.»

Deux, on s'adapte à la diffusion

Ce n'est pas parce qu'on est court, qu'on ne peut pas faire évoluer la narration. «Dans les scénarii, on a distillé différents arcs narratifs: les parents, la guitare, la fille… qu'on allait retrouver au fur et à mesure», note Kyan Khojandi, coauteur de «Bref». Oui, mais quand on ne maîtrise pas l'ordre de diffusion? «On mélange des inédits et des redifs, alors les auteurs n'ont le droit à aucune évolution des personnages!», note Goazempis.

Trois, on se renouvelle

Pour «Scènes de ménages», plus de 20.000 situations ont déjà été créées autour de seulement quatre couples, le tout en tâchant d'«éviter l'écueil de faire comme “Un gars, une fille”». L'inspiration ne s'épuise pas, à force? «Il a fallu élargir le cercle, le cadre pro, les voisins… ça nous a aidé d'introduire un nouveau couple», confie Yann Goazempis. Du côté de «Vestiaires», Adda Abdelli et Fabrice Chanut, scénaristes, acteurs principaux et tous les deux handicapés lancent: «Notre facilité, c'est qu'on est tout le temps handicapé! On voit le monde autrement.»

Quatre on tient les délais

Si le format est court, que dire des délais? «C'est le festival de l'urgence!», résume Kyan Khojandi de «Bref». Harry Tordjman, le producteur de la série détaille: «Un épisode de “Bref”, c'est deux minutes, mais huit pages de scénario, 40 décors, plus de 100 comédiens. On a tourné les 40 premiers épisodes en vingt jours, ça fait 40 plans par jour!» Du côté de «Vestiaires», quatre épisodes sont tournés par jour, ce qui fait seulement deux heures par épisode. Le court, c'est vraiment la course!