« Je voulais m'octroyer une liberté »

« Je voulais m'octroyer une liberté »

Barbara Carlotti La chanteuse sort « L'Amour, l'argent, le vent », 4e album beau et mature
Propos recueillis par Benjamin Chapon

Propos recueillis par Benjamin Chapon

Elle a pris un sacré coup de mieux. Barbara Carlotti, éternelle chouchou des « connaisseurs », pourrait, grâce à ce quatrième album, toucher un plus large public, à la manière de Benjamin Biolay avec La Superbe.

Vous avez pris votre temps pour cet album.
Oui, je l'ai fait dans la longueur.
Et la douleur ?
Un peu aussi. Dans le stress au début, quand je n'avais plus de maison de disques. Mais finalement, cette situation m'a aussi fait évoluer, mûrir. Et permis d'élargir ma palette.
Comment ça ?
J'ai décidé de voyager pour apprendre d'autres musiques. Je suis allée au Brésil, au Japon et en Inde. J'ai pris des cours de samba brésilienne, de koto japonais et de ragga.
Vous vouliez faire un album de musiques du monde ?
Non, mais je voulais enrichir mon vocabulaire et aller vers plus de musique. C'était une manière de m'octroyer une liberté.
Vous êtes souvent citée en exemple pour votre audace.
Ah ? Je ne fais pas autre chose que de la chanson. J'ai une approche simple de l'écriture. J'essaye d'être sincère malgré l'ironie, d'éviter le pathos tout en étant dans l'émotion.
Autant de contradictions ?
C'est vrai. C'est comme pour les rôles que je « joue » dans les chansons. Il y a des choses qui passent par moi et qui ne sont pas moi. Mais même quand j'incarne un personnage, c'est toujours cohérent avec ce que je suis.

muet

On pourrait aligner les épithètes formidables au féminin et manier les lieux communs sur la femme multiple : maman, putain, et cætera. On n'a pas la finesse et la joie, ni le talent de Barbara Carlotti quand il s'agit de dire les émotions. Avec L'Amour, l'argent, le vent, la chanteuse atteint un sommet de l'art délicieux de la chanson.