« I Am Alive », dans une ville dévastée
Ce jeu vidéo n'a pas été directement inspiré par le tsunami qui a ravagé une partie de la côte japonaise, l'an dernier, mais il aurait tout aussi bien pu. « I Am Alive » (disponible en ...Ce jeu vidéo n'a pas été directement inspiré par le tsunami qui a ravagé une partie de la côte japonaise, l'an dernier, mais il aurait tout aussi bien pu. « I Am Alive » (disponible en téléchargement sur le Xbox Live Arcade) propose de se faufiler dans une ville défigurée par une catastrophe juste appelée « le Choc », et dont chacun interprétera à sa façon l'origine. Dans un décor de ruines, hostile et accablant, on incarne un survivant à la recherche de sa famille.
Mélancolie et oppression
Ce jeu lui-même est rescapé. D'abord dévoilé pour la première fois en 2008, le projet a été retiré au studio Darkworks par Ubisoft, qui l'a confié début 2010 à son propre studio situé à Shanghai. « I Am Alive » (« je suis vivant » en anglais) était prévu pour être vendu en boîte physique. Il a dû être complètement remis à jour, notamment pour être écoulé en téléchargement. Stanislas Mettra, son directeur créatif, à Shanghai raconte : « Le jeu précédent avait un soleil de plomb, nous avons choisi de prendre le parti opposé. » Soit un monde délavé et cendreux, en nuances de gris, rendu parfois opaque par les poussières en suspension dans l'air. « C'est aussi une ruse pour faciliter le téléchargement, confie Stanislas Mettra, moins de couleurs permet d'économiser sur la taille du jeu en termes de mémoire. » Tant mieux, l'atmosphère suscite une sensation de mélancolie et d'oppression. Le héros, vulnérable, fait toutefois des rencontres : gangs menaçants ou survivants apeurés auxquels il peut venir en aide, comme une enfant qu'on va porter dans le dos. « Protéger une petite fille, c'est motivant, cela donne une forte responsabilité », note Stanislas Mettra. On explore, on grimpe aux structures, on essaie d'économiser les rares bouteilles d'eau et munitions. Ce jeu, modeste par sa production et développé par une trentaine de personnes, souffre de quelques défauts techniques : on a parfois du mal à interagir avec l'environnement. Mais si La Route, le roman de Cormac McCarthy, s'était déroulé au milieu des buildings, voilà à quoi une adaptation en jeu vidéo aurait pu ressembler.J. Métreau