MUSIQUELes perceptions des droits d'auteur de la Sacem stables en 2011

Les perceptions des droits d'auteur de la Sacem stables en 2011

MUSIQUEElles s'élèvent à 820,5 millions d'euros...
Anaëlle Grondin, à Cannes

Anaëlle Grondin, à Cannes

>> De notre envoyée spéciale à Cannes

La Sacem, organisme qui gère les droits des auteurs et des compositeurs, parle d’une «année surprise» en faisant référence à 2011. Et il s’agit d’une bonne surprise. Sa première estimation des perceptions de droits d’auteur pour l’an dernier se situe à 820,5 millions. C’est 0,1% de plus par rapport à 2010. «Nous sommes d’autant plus satisfaits de ce résultat que nous nous attendions à une année 2011 en recul par rapport à 2010, année où nous avions connu des régularisations exceptionnelles dans le domaine des médias», a souligné Bernard Miyet, président du directoire de la Sacem, ce dimanche à Cannes, dans le cadre du Midem, marché international de l'édition musicale.

Les sources de revenus les plus importantes pour la Sacem sont les droits généraux (266,3 millions d’euros) et les recettes provenant des médias, radio et télévision (318 millions d’euros). En revanche, celles qui sont issues de la copie privée sont en baisse (53,8 millions d’euros, -6% par rapport à 2010). D’après Bernard Miyet, ce recul est lié à «une année très agitée et notamment aux mises en réserve effectuées suite à la décision du Conseil d’Etat du 17 juin 2011», c’est-à-dire la censure sur la taxation des usages professionnels.

«5.000 à 6.000 auteurs de plus chaque année»

Les recettes perçues en 2011 dans le secteur «Internet/Multimédia» atteignent seulement 18,3 millions d’euros mais sont en hausse de 178% par rapport à 2010, suite aux accords avec les plateformes de diffusion vidéo telles que YouTube et DailyMotion, les webradios et les sites de streaming. «Une progression importante liée à de nombreuses régularisations de services de téléchargement et de streaming», a ainsi indiqué la Sacem, qui admet toutefois qu’il s’agit d’un «domaine d’une complexité incroyable à gérer». «Internet représente désormais 2,2% de nos perceptions globales», précise Bernard Miyet. «La négociation des licences, comme la perception et la répartition des droits dans ce secteur sont devenues plus complexes et délicates en raison de la fragmentation des répertoires. Ce qui explique les décalages dans les perceptions en provenance des services en ligne».

Malgré cette bonne surprise évoquée par la Sacem, Laurent Petitgirard, compositeur et chef d’orchestre français, a insisté à Cannes sur une donnée importante: «Il ne faut pas oublier qu’il y a 5.000 à 6.000 auteurs de plus dans la balance chaque année. Comme les perceptions sont stables et qu’ils sont de plus en plus nombreux, ils touchent moins. Il n’y a donc pas de stabilité pour eux.»