Alain Souchon: «J'ai emballé avec 'Dansons la capucine'»
MUSIQUE•Le chanteur de «J'ai dix ans» sort un album de reprises liées à l’enfance...Propos recueillis par Benjamin Chapon
Un nouvel album, A cause d’elles. Elles ne sont pas des femmes, mais des chansons. Alain Souchon reprend des titres qui ont bercé son enfance (Le bois joli, L’hirondelle) dans un disque dont le fruit des ventes sera reversé à la Ligue contre le cancer.
On vous a souvent associé au monde de l’enfance…
Oui, à l’époque de J’ai dix ans, j’ai fait un album entier avec des expressions enfantines, parce que ça marchait bien. Mais j’ai vite arrêté, j’avais peur que ça fasse trop «truc».
Que représentaient ces chansons pour vous enfant ?
J’étais émerveillé par leur langage étonnant. Dans certaines, il y avait des morts, ça me plaisait beaucoup.
Et que représentent-elles pour vous aujourd’hui ?
Je les chante sous ma douche. Parce que la musique est facile et que ça raconte une histoire.
Vous les avez toujours aimées, même adolescent ?
Oh oui ! Je me servais de ce vieux répertoire pour plaire aux jeunes filles. J’ai pas mal emballé avec «Dansons la capucine». A un moment, j’ai eu une phase snob où je trouvais Léo Ferré plus chic que Joe Dassin. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de tendresse pour les chansons populaires, bien fichues et très charmantes.
Comment expliquez-vous leur succès éternel ?
La plupart sont des chansons tristes. On a tous de la peine, sourdement, une tristesse qu’on n’ose pas dire parce que ça fait con. Quand quelqu’un dit sa mélancolie bruyamment, en chanson, ça nous rassure.
Il paraît que vous préparez un album avec Laurent Voulzy ?
Oui, on a un tiers des chansons. Ce sera un album où on chante en duo. On ne l’a jamais fait, même si on chante beaucoup ensemble en privé.
Et le travail avance bien ?
Lui, il a plein de jolies mélodies. Mais moi, je suis un laborieux. C’est moi le problème.