LIVRE«Cet instant-là» ravive un grand amour

«Cet instant-là» ravive un grand amour

LIVRELe nouveau roman de Douglas Kennedy est un best-seller six semaines après sa sortie...
Karine Papillaud

Karine Papillaud

Douglas Kennedy confirme en France son statut d'auteur à succès. Tandis que La Femme du Vème, adapté d'un de ses best-sellers fait le beau sur les écrans depuis mercredi, son dernier roman, Cet instant-là, (Belfond) confirme le carton qu'on attendait de lui.

Des intrigues familières
Six semaines après sa sortie en librairie, le premier tirage à 200 000 exemplaires est épuisé et le livre se place à la sixième place des ventes en librairie, après s'être lancé en seconde position dans le classement du magazine professionnel Livres Hebdo.
Le succès de Quitter le monde, publié il y a deux ans et vendu à 220 000 exemplaires, confirmait déjà la phase ascendante de la notoriété de l'auteur de L'homme qui voulait vivre sa vie.

La force des livres de Douglas Kennedy est de savoir dépeindre les relations entre les hommes et les femmes, à hauteur de lecteur. Tout de suite, on se sent familier des intrigues et proches des personnages. Cet instant-là n'y déroge pas, qui raconte comment le narrateur, un quinquagénaire en plein divorce, se remémore sa plus grande histoire d'amour qui se déroulait à Berlin, trente ans plus tôt. Installé côté ouest de la ville en pleine guerre froide, il était venu écrire un roman et y a rencontré une séduisante traductrice venue de l'Est, une «Ossie» comme on surnomme à l'Ouest les Allemands venus de l'Est. L'auteur s'attache à examiner ce qui fait la force d'un grand amour, en imprégnant son histoire des ambiances de Berlin, où se déroule la majeure partie de ce (gros) livre. Le souvenir de cet amour frais et plein d'espoir vient rafraîchir le héros à la cinquantaine un peu amère.

«A quelques exceptions près, les histoires individuelles disparaissent sans laisser de traces, et il en est de même pour la plupart des délimitations géopolitiques», constate le héros du livre. Le «je» du livre est-il le narrateur, Thomas, qui est lui aussi écrivain, ou Douglas, qui divorçait au moment d'écrire le roman? On ne cesse de se poser la question dans ce texte, son plus personnel, d'après l'auteur lui-même. Une confession qui rend le livre d'autant plus touchant.