« faire de la musique ou des photos, c'est simple »

«On me demande toujours : “Pourquoi faites-vous ça ?” La vraie réponse est : “Parce que je sais le faire.” C'est un peu décevant mais plus honnête. » On ne le dirait pas, mais Moby affirme être sorti de sa dépression. « Je vais bien parce que je vais mieux. Ça ne veut pas dire que je ne suis plus malheureux pour autant. » Alors qu'il sort en même temps un nouvel album électro-pop, enthousiaste et réussi, et un livre de photos, tous deux intitulés Destroyed, Moby en a profité pour changer son mode de vie. « J'ai réalisé ces chansons et ces photos en tournée. Le spectacle de villes vides après les concerts m'a profondément déprimé, touché et inspiré. »

Pénible et fastidieux
Pour 20 Minutes, Moby a pris deux photos exclusives : « Je suis fasciné par le fait que les gens, aujourd'hui, peuvent autodocumenter leur vie. Entre les appareils photos numériques et les caméras de vidéosurveillance, on laisse des traces de nous par millions. »
S'il publie son premier livre de photos, Moby est loin d'être néophyte en la matière. « J'en fais depuis mes 10 ans. Avant, développer mes films en chambre noire était pénible et fastidieux. Mais depuis une dizaine d'années, grâce à la technologie, faire de la musique ou des photos est quelque chose de simple. Du moins, à ma portée. » Ce New-Yorkais explique avec le même pragmatisme la raison de son déménagement dans un manoir de Los Angeles : « Les artistes et les freaks ont fui New York et ses loyers exorbitants, et ils me manquaient. Mais surtout, j'en avais marre d'avoir froid. »