Van Den Hole prend le« pari du malentendu »

Van Den Hole prend le« pari du malentendu »

Chanson L'artiste français sort un premier album éponyme
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Si la chanson française était une veuve ou un orphelin, Jérôme Van Den Hole serait son sauveur. Musclé comme Superman, distingué comme Zorro, pince-sans-rire comme Lucky Luke. D'une comptine rock désabusée sur le droit au bonheur (« Ketchup ») à une ballade sur la fin d'un amour sensuel (« Chienne de vie ») ou un blues bien balancé carpe diem (« Paradis »), Jérôme Van Den Hole ne semble avoir peur de rien et certainement pas du ridicule. « J'ai fait partie d'un groupe de rock français, le genre le plus ringard de l'histoire de la musique. Tu te prends des tomates par tout le monde, les amoureux du rock et les défenseurs de la chanson française. Ça m'a servi pour la suite. On ne comprenait pas ce que je chantais, c'était ça l'erreur. »

« Je déteste le premier degré »
Pour la première fois depuis Alain Souchon, on tient peut-être un chanteur français qui pourrait concilier succès populaire et critique. Sans être dans une posture intello, ses textes sont fins et souvent hilarants. « Le second degré, c'est le risque de mon écriture. Je prends le pari du malentendu. Je déteste le premier degré sans profondeur ni impudeur, et les gens qui se prennent au sérieux. » Ce qui pourrait faire le succès populaire de Jérôme Van Den Hole est sa capacité à chanter à pleine gorge des mélodies qui restent en bouche bien plus longtemps que la soupe quotidienne des radios FM.
« Je compose avec la mélodie, parce que je suis d'abord chanteur. J'ai fait huit ans de chant lyrique. Chanter en chœur professionnel était une belle expérience, mais je n'avais pas envie de devenir soliste. Je n'ai pas abandonné le lyrique pour autant. Chanter est devenu un gros mot. La chanson française a perdu son souffle et sa désinvolture. »