Agnès Jaoui : «Ce côté dramatique me fout des frissons»
La comédienne de 41 ans se lance dans la chanson avec un album d'airs latinos, Canta©2006 20 minutes
Interview d'Agnès Jaoui, comédienne, réalisatrice et chanteuse
Vous nous aviez caché vos talents de chanteuse...
Oui, parce qu'en France tout est cloisonné. En Angleterre, on m'aurait déjà proposé cinq ou six comédies musicales. Car j'ai commencé le chant classique à 17 ans et j'ai toujours chanté.
Vous chantiez quoi ?
J'adorais les Rubbettes ! Sinon c'était Brassens, Ferré et beaucoup de chants révolutionnaires parce que mes parents étaient communistes.
Qu'est-ce qui vous a décidée à enregistrer ce disque ?
L'insistance du producteur et le fait que mes amis musiciens, qui m'accompagnent en tournée, galèrent depuis longtemps. Et donc je me suis dit, si moi j'usurpe une place grâce à ma célébrité, eux non. Alors autant le faire.
Vous n'avez pas peur qu'on dise : « Encore une actrice qui chante » ?
Il est vrai que cette possibilité nous est offerte sur un plateau parce que nous sommes connus... Et ça peut être agaçant par rapport à ceux qui ne le sont pas et qui ont autant, voire plus de talent... Par contre, je trouve normal que les actrices et les acteurs chantent : c'est le même métier, le même organe.
D'où vient votre attirance pour la musique latine ?
Pour beaucoup d'un voyage à Cuba où j'ai reçu un vrai choc émotionnel. Prenez le boléro : c'est la vie, la mort, ce sont des déclarations incroyables. Le fado, c'est pareil, avec ses chansons « à l'arraché ». Ce côté sensuel et dramatique me fout des frissons.
Jean-Pierre Bacri a-t-il aimé votre disque ?
Oui je crois. Mais lui, il est extrêmement rap !
Recueilli par Ingrid Pohu
En concert les 14, 15 et 16 mars à l'Européen (Paris 17e).