Lacroix défile au musée du quai Branly
EXPOSITION•Le grand couturier sublime les robes des femmes d'Orient...Amalia Casado
Le musée du quai Branly lui ouvre son dressing. Christian Lacroix dévoile la diversité des robes de femmes orientales, de la Syrie à la péninsule du Sinaï, dans une expo haute en couleur.
Commissaire d'exposition, un nouveau challenge ?
On n'échappe pas à son destin ! Jeune, j'ai fait des études rébarbatives pour être conservateur. Aujourd'hui, le musée me rattrape.
Quelle vision de l'Orient voulez-vous donner ?
Ni nostalgie, ni orientalisme. De nos jours, on se fait une idée noire de ce que portent ces femmes, or on voit dans cette exposition un cheminement très coloré.
L'Orient vous inspire ?
J'ai un goût depuis toujours pour la Méditerranée, son opulence, sa simplicité. Déployées, ces robes ressemblent à des tapisseries abstraites. Quelle leçon d'expression pour nous qui vivons dans un monde où chaque écart de couleur détonne dans l'uniformité !
Un parallèle avec la haute couture ?
Ces robes sont des œuvres uniques, chacune brodée par celle qui va la porter. Art populaire, elles symbolisent aussi le vrai luxe : des objets anonymes et uniques qui expriment une sensibilité propre.
S'il fallait n'en choisir qu'une ?
Ce qui m'a frappé, c'est leur charge affective. Ici, il n'y en a qu'une dont on connaît l'histoire : celle d'une fillette ensevelie en 1991 près du corps de sa mère. Je l'ai exposée en début d'exposition. Cette robe me bouleverse.