Avec sa voix rêche, basse et un peu fausse de diva décadente, son passé d'égérie des Rolling Stones, l'aura qui entoure chacune de ses apparitions au cinéma, Marianne Faithfull pourrait goûter un repos mérité. Mais la dame aime nous gâter et remettre encore et encore son ouvrage blues-folk sur le métier.
Son nouvel album, Horses and High Heels (« Chevaux et talons hauts »…), est au moins aussi élégant que sa pochette est laide. D'une reprise de Lesley Duncan (Love Song) à une chanson dont la musique est signée Laurent Voulzy (Why Did We Have to Part), Marianne Faithfull charme par son phrasé délicat et sauvage, britannique et américain à la fois. Dotée du carnet d'adresses le mieux fourni du monde du rock, elle se paye même le luxe d'inviter Lou Reed. Peut-être le légendaire guitariste du Velvet Underground partagera-t-il la scène avec elle, les 22 et 23 mars, à Paris.Benjamin Chapon