TENDANCEAngoulême, trait entre ciné et BD

Angoulême, trait entre ciné et BD

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Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Ils étaient venus voir Titeuf, Snoopy et Lanfeust. Ils ont aussi eu Elie Seimoun, Tomer Sisley et Eric & Ramzy. Le festival de la BD d'Angoulême, qui s'est achevé dimanche, a vu défiler des comédiens venus faire la promotion de leurs films respectifs. «C'est bénéfique pour tout le monde, explique Benoît Mouchard, directeur artistique du festival. Les ponts entre BD et cinéma sont de plus en plus nombreux.»

«Tintin» de Spielberg

Il y a les traditionnelles adaptations de BD pour le grand écran. Elie Seimoun venait défendre le film L'Elève Ducobu et Tomer Sisley le deuxième volet de Largo Winch. Et on attend pour cette année les films tirés de Titeuf, Le Chat du Rabbin, Les Schtroumpfs et surtout Tintin par Steven Spielberg.

Plus étonnant, les albums BD tirés des films Rien à Déclarer (Delcourt) de Dany Boon, et Halal police d'Etat (Vents d'Ouest) avec Eric & Ramzy ont ainsi été dévoilés à Angoulême avant même la sortie des films en salle. «Le public des lecteurs de BD, même s'il est restreint, est fortement prescripteur. Ils commentent sur les blogs, font suivre les infos, créent une attente…», analyse Joëlle Radier, consultante en communication pour des distributeurs de films.

Un gros volume financier

Mais le monde du cinéma ne se déplace pas que dans un but de promotion. «En termes de volume financier, la moitié des contrats envisagés lors du festival concerne des projets d'adaptation au cinéma ou à la télé, raconte Michel Pouyer, représentant de plusieurs producteurs indépendants. Certains éditeurs survivent grâce à ces contrats et j'en ai rencontré qui nous proposaient de développer des séries BD uniquement dans une optique de passage à l'écran.» Une erreur pour Joëlle Radier : «Une BD qui n'a pas une grosse base de fans ne fera jamais un succès au cinéma.»