Peut-on célébrer Céline?
CULTURE•2011 marque les 50 ans de la mort de l'auteur antisémite...C.P.
Le 1er juillet prochain, Louis-Ferdinand Céline sera mort depuis cinquante ans tout juste. Alors dans le petit recueil Célébrations nationales 2011 du ministère de la Culture, coincé entre Maeterlinck et Blaise Cendrars, figure son nom. Mais cette mention n’est pas du goût de tout le monde.
L’écrivain, auteur du Voyage au bout de la Nuit et de Mort à Crédit, a aussi été, précise le receuil, «l’homme d’un antisémitisme virulent qui, s’il n’était pas directement meurtrier, était d’une extrême violence verbale et il a été condamné en justice pour cela».
L'Association des fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF), présidée par l’avocat Serge Klarsfeld, a demandé mercredi dans un communiqué «le retrait immédiat de ce recueil et la suppression dans celui qui le remplacera des pages consacrées à Céline».
«La République doit maintenir ses valeurs, précise encore la FFDJF, Frédéric Mitterrand doit renoncer à jeter des fleurs sur la mémoire de Céline, comme François Mitterrand a été obligé à ne plus déposer de gerbe sur la tombe de Pétain».
«La création artistique est devenue une valeur que nous reconnaissons»
Le communiqué souligne cet aspect de l’homme mais poursuit en précisant que Céline «est aussi l’auteur d’une œuvre romanesque dont il est devenu commun de dire qu’avec celle de Proust, elle domine le roman français de la première moitié du XXe siècle. (…) Céline, cinquante ans après sa mort, émerge comme un des grands créateurs de son temps. Or, ce temps est celui où la création artistique est devenue une valeur que nous reconnaissons, même là où elle ne coïncide pas avec nos valeurs morales, voire les contredit».
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