Katerine en voyage au pays merveilleux de Murakami
REPORTAGE (1/2)•L'expo de l'artiste nippon ouvre mardi au château. Le chanteur l'a visitée en avant-première pour «20 Minutes»...Benjamin chapon
A loufoque, loufoque et demi... Le château de Versailles recevait hier la visite de deux doux dingues. Aux antipodes l'un de l'autre. Le premier, c'est l'artiste Japonais Takashi Murakami, venu finaliser l'exposition qui lui est consacrée. L'autre, c'est Philippe Katerine, chanteur français déjanté, qui sortira le 27 septembre un nouvel album éponyme. A l'invitation de 20 Minutes, il a accepté de réaliser pour nous un reportage sur l'exposition Murakami.
«Ne heurter aucune conviction morale des visiteurs»
Après un premier coup d'œil à la vingtaine d'œuvres disposées dans les salons royaux, notre envoyé spécial rencontre l'ex-ministre Jean-Jacques Aillagon, président du château de Versailles. D'un regard coquin, Philippe Katerine lui demande pourquoi n'a pas été exposée la célèbre sculpture «d'un ado qui joue au lasso avec son sperme». Jean-Jacques Aillagon explique son devoir de «ne heurter aucune conviction morale des visiteurs, y compris les plus jeunes».
Pour autant, l'exposition n'a rien de sage. Des champignons multicolores, des fleurs monstrueuses et souriantes ou une pin-up manga court vêtue bouleversent la routine d'une visite dans l'enfilement de salles du château. C'est un petit miracle que dans l'atmosphère versaillaise, étouffante de dorures, de peintures héroïques et de flots discontinus de touristes, les œuvres primesautières et colorées de Murakami s'épanouissent de la sorte. Après Jeff Koons et Xavier Veilhan, Philippe Katerine fait remarquer que les expositions d'art contemporain à Versailles ont pour point commun «un côté baroque», qui donne un effet «ton sur ton» dans le décor des salons royaux. «Versailles était un monde de fêtes, de joies et d'exubérance, rétorque Jean-Jacques Aillagon. L'austérité serait incongrue.»
Dans la galerie des Glaces, le regard de Katerine est attiré vers les jardins. Le parcours s'y termine avec une sculpture monumentale dorée d'un bouddha aux deux visages, l'un terrifiant, l'autre apaisé. Finalement, l'air frais semble faire autant de bien au visiteur que l'œuvre. L'an prochain, l'expo aura lieu uniquement dans les jardins.