Les séries volent la vedette au cinéma
DEAUVILLE•La fiction télé du petit au grand écranA Deauville, Caroline Vié
«Carlos» d'Olivier Assayas projeté à Cannes, un week-end consacré aux séries au festival de Deauville... Le cinéma est concurrencé sur son territoire. «C'est sans doute parce que celui-ci ne traite plus de sujets sérieux que les séries s'invitent dans les festivals», précise Clyde Phillips, créateur de «Dexter». «Le cinéma est tombé dans les mains des comptables, surenchérit David Chase, créateur des “Sopranos”. Les films sont conçus pour plaire à toutes les tranches d'âge. Nous bénéficions d'une plus grande liberté créatrice.»
Les deux hommes sont ravis de voir leur art honoré dans ces festivals. « Ce sont maintenant les cinéastes qui sont demandeurs pour réaliser des épisodes de séries », s'amuse Chase. Cela n'empêche pas Richard Levine, scénariste et réalisateur sur «Nip/Tuck», d'être présent en compétition avec son premier film, le drame Every Day. «Les deux médias sont complémentaires, dit-il. La télévision m'a appris la rigueur et la rapidité. Le cinéma m'a permis d'être maître de mon projet.»
Le soutien de chaînes payantes
Pour expliquer cette vague de reconnaissance, tous défendent l'idée que «les spectateurs sont plus malins qu'on pourrait le croire». Un enthousiasme que David Chase tempère : «Il ne faut pas oublier que si on peut se permettre d'être plus subtils, c'est parce que nos séries passent sur des chaînes payantes. Ce que les Français considérent comme le renouveau des séries américaines n'est pas vu par un large public.»