Tardi donne un coup de Manchette
•Dix ans après la disparition de Jean-Patrick Manchette, Jacques Tardi adapte un de ses meilleurs polars en bande dessinée. L’exercice n’est pas nouveau pour le dessinateur, qui a déjà mis en images des romans de Céline, Pennac, Vautrin, Malet, etc. Le Pet© 20 minutes
Dix ans après la disparition de Jean-Patrick Manchette, Jacques Tardi adapte un de ses meilleurs polars en bande dessinée. L’exercice n’est pas nouveau pour le dessinateur, qui a déjà mis en images des romans de Céline, Pennac, Vautrin, Malet, etc. Le Petit bleu de la côte ouest (Humanoïdes Associés) se démarque néanmoins par son caractère émotionnel : Manchette et Tardi étaient de vrais amis, qui avaient déjà collaboré sur une bande dessinée, Griffu, en 1977, et qui partageaient une vision un peu anar de la société. Avec Le Petit Bleu, Tardi retranscrit parfaitement l’ambiance noire et anxiogène décrite dans le roman éponyme paru en 1976. On y suit l’épreuve de Gerfaut, un cadre parisien sans histoires, embarqué contre son gré dans une cavale meurtrière. Véritable peinture du malaise social de l’époque, cet album se dévore avec la même ardeur fébrile que le roman de gare (un terme revendiqué par Manchette) dont il est issu. Ce qui témoigne d’une double fidélité : celle de l’adaptation au texte original, et celle de Tardi à son pote disparu. Olivier Mimran