Les grands auteurs américains qui vont faire la rentrée littéraire
LITTERATURE•DeLillo, Ellis, Roth... Les monuments d'outre-Atlantique sont de sortie en septembre...Hubert Artus
Plus qu'une tendance, c'est un débarquement. Pour cette rentrée littéraire, il y a moins de romans étrangers que l'an passé (204 contre 229), mais les Américains sont décidés à sortir la grosse artillerie.
Sont attendus en librairie: Don DeLillo (Point Omega, Actes Sud), Jim Harrison (Les Jeux de la nuit, Flammarion), Thomas Pynchon (Vice caché, Seuil), Bret Easton Ellis (Suites impériales, Robert Laffont), et les rééditions de Richard Price (Presses de la Cité) ou Raymond Carver (lire ci-contre).
Avant Philip Roth (Indignation, Gallimard), Joyce Carols Oates (Petite sœur, mon amour, Philippe Rey) et Elizabeth Strout (Olive Kitteridge, prix Pulitzer 2009, éd. Ecriture) en octobre.
Une génération à maturité
Pour Francis Geffard, éditeur de fictions américaines chez Albin Michel, et patron du festival America à Vincennes, une telle concentration a une explication: «Il y a un processus naturel dans la maturation des écrivains d'une même génération.
Cela explique que des auteurs sexagénaires ou septuagénaires comme Harrison, Roth, Pynchon et DeLillo dominent le paysage d'une rentrée à travers leur œuvre et leur parcours.»
Conseil du guide 20 Minutes: commencer par la série B psychédélique de Thomas Pynchon, située dans les années 1970 à Los Angeles, et poursuivre avec Point Omega de DeLillo, grande réflexion sur la culpabilité américaine en Irak, et surtout sur la possible fin de l'évolution de l'homme.
Une influence considérable sur les jeunes auteurs
A lire également les trois nouvelles signées Jim Harrison, qui revient avec son livre le plus profond depuis De Marquette à Veracruz (2004). On y retrouve notamment son personnage fétiche de Chien Brun.
En cette rentrée littéraire, la fiction américaine, en grande forme donc, influence jusqu'aux jeunes auteurs d'ici. «Richesse des sujets, liberté, idée de modernité, volonté de transcender les identités et de s'affranchir des frontières hexagonales sont autant de tentations pour un écrivain français sensible à la littérature américaine», explique Francis Geffard. Une énergie qui n'est pas près de s'éteindre.