Auteur et dessinateur de BD.Ses personnages de frustrés sexuels lui ont valu le prix Goscinny 2003 du meilleur scénariste de BD. Riad Sattouf, 27 ans, publie cette semaine Retour au collège (Hachette), un reportage qui raconte son immersion dans un établissement huppé de la capitale.Pourquoi avoir choisi un collège chic ?Je devais faire un reportage dessiné dans une ZEP, mais je trouvais ça trop cliché. L’idée d’un milieu hyperfavorisé me semblait plus rigolote : j’avais envie de rencontrer ces adolescents au look bizarroïde et à l’air désabusé que l’on croise parfois dans la rue.Avez-vous gardé le contact avec certains élèves ?Non. J’ai décidé de ne me lier d’amitié avec personne de peur de modifier inconsciemment la réalité de mon expérience. J’ai fait comme dans un docu animalier : j’ai observé à distance, j’ai pris des notes et je suis reparti sur la pointe des pieds.Y aura-t-il une suite ?Je doute qu’un autre proviseur accepte de m’accueillir après avoir lu mon livre.Vous allez publier d’autres livres...En effet, le 1er tome de Pipit Farlouse (Milan) sort dans quinze jours et le 3e volume des Pauvres aventures de Jérémie en novembre. J’ai plein d’histoires à raconter et mon dessin est très rapide à exécuter, alors j’enchaîne !Retour au collège inaugure une nouvelle collection, est-ce une fierté ?Un peu, surtout qu’Hachette voit l’album comme un livre et non comme une simple BD. D’ailleurs, la fabrication est très réussie. C’est le plus beau livre que j’ai fait ! Recueilli par Olivier Mimran