Un court roman inédit de Julien Gracq, La Maison, va être publié fin mars après avoir été longtemps oublié parmi les archives de l’écrivain, a-t-on appris mercredi auprès des éditions José Corti.

Ce livre de 84 pages doit paraître le 30 mars, toujours chez l’éditeur auquel Gracq, l’un des grands romanciers français du 20e siècle, était resté fidèle toute sa vie. Cette fiction, écrite « probablement entre 1946 et 1950 », est « un inédit retrouvé par l’ayant droit, Bernhild Boie, dans le fonds Julien Gracq déposé à la BnF », a expliqué à l’AFP un éditeur de la maison, Maël Guesdon.

« Ce texte ne fait pas partie des 29 cahiers dont Gracq a interdit la publication jusqu’en 2027 », a-t-il ajouté, laissant augurer d’autres inédits après cette date. D’après la présentation de l’éditeur, « ce court récit inédit de Julien Gracq met en scène une fascination. C’est la vision initiatrice, brève mais répétée, d’une demeure, aperçue à chaque trajet depuis un car traversant la campagne pendant l’Occupation, qui pousse le narrateur à se mettre en route, cheminant seul dans les sous-bois pour s’approcher de la maison ».

Prix Goncourt en 1951 avec « Le Rivage des Syrtes »

Julien Gracq (1910-2007) faisait ce trajet deux fois par semaine entre Angers, où il enseigna lors de l’année scolaire 1941-1942, et le bourg de Varades, pour retrouver le week-end son fief de Saint-Florent-le-Vieil, de l’autre côté de la Loire. Il est, au moment où il écrit « La Maison », presque un inconnu en dehors des cercles littéraires. Sa célébrité viendra avec le prix Goncourt 1951 pour « Le Rivage des Syrtes », qu’il refusera de venir chercher, comme il l’avait préalablement annoncé.

Plusieurs inédits ont émergé depuis le décès de Gracq : « Manuscrits de guerre » en 2011, un journal tenu en mai-juin 1940 suivi d’une fiction ébauchée à partir de ce journal, « Les Terres du couchant » en 2014, un roman abandonné auquel il s’était attelé entre 1953 et 1955, et « Noeuds de vie » en 2021, recueil de fragments divers.