Le monde secret et sulfureux de la parfumerie raconté en BD
NOTES DE Cœur•Dans « Les Parfums du pouvoir », une saga familiale lancée en deux tomes, Christophe Mot et Corbeyran romancent l’histoire d’une grande maison de parfums installée à Grasse. Enivrant.Fabien Binacchi
L'essentiel
- Dans les deux premiers tomes des « Parfums du pouvoir », parus aux éditions Robinson, l’univers de la parfumerie grassoise se raconte au sein d’une grande famille du secteur où tous les coups sont permis.
- Scénarisée par Corbeyran (Le Chant des Stryges, Château Bordeaux, etc.), la BD met en images les textes d’un expert en la matière, Christophe Mot, qui « travaille depuis trente ans dans le monde du parfum et des cosmétiques ».
La Côte d’Azur, Grasse. Une illustre famille de parfumeurs, des guerres intestines et des scandales. Dans les deux premiers tomes des Parfums du pouvoir, parus aux éditions Robinson (56 pages, 14.99€), Dallas et son « univers impitoyable » se transposent en Provence. Le pétrole en moins. Les roses Centifolia et le jasmin en plus.
Scénarisée par Corbeyran (Le Chant des Stryges, Château Bordeaux, etc.), la BD met en images les textes d’un expert en la matière, Christophe Mot, qui « travaille depuis trente ans dans le monde du parfum et des cosmétiques ». Dont presque vingt au sein du groupe Puig, pour les marques Paco Rabanne, Nina Ricci ou encore Jean-Paul Gaultier.
Le monde du parfum dans un écrin sulfureux
« Entre deux missions, j’ai construit un synopsis. Je voulais raconter et décrire ce monde encore assez privé », explique-t-il à 20 Minutes. Et le choix du support s’est imposé de lui-même à ce passionné du 9e art : « Pour créer un parfum, on travaille à chaque fois sur ce que l’on appelle le brief olfactif, une recherche d’association entre des mots et des images. La bande dessinée était la meilleure option pour livrer ses histoires ».
La recherche des matières premières à travers le monde que Christophe Mot a voulu rendre « magique, en faisant voyager le lecteur », la construction des fragrances avec les « nez », le marketing, les lancements de produits… Toutes les étapes de la création des « jus » jusqu’à leur commercialisation sont détaillées.
En suivant les péripéties de la maison Capella, une grande entreprise leader (et fictive) du secteur « comme il en existe actuellement une dizaine à l’international », explique le spécialiste. Le tout, dans un écrin particulièrement sulfureux.
Escort girl et guerre de succession
Le piège indonésien, le premier tome, pose les bases. Claude Capella, le patriarche, le patron de la société (qui affiche une certaine ressemblance avec l’acteur Anthony Hopkins), est victime d’une crise cardiaque alors qu’il se trouve en compagnie d’une escort girl… Embarrassant, et surtout explosif. Alors qu’il reste dans le coma, une guerre de succession éclate entre frères et sœurs. Tous les coups sont permis.
Et les créateurs sont déjà prêts à revenir avec d’autres tomes. « Nous avons déjà en tête la trame des prochains développements de l’intrigue chez les Capella qui promettent de nombreux rebondissements », développe Corbeyran.
« Les deux suivants sont déjà quasiment prêts. On pourrait en sortir un tous les douze à dix-huit mois », précise encore Christophe Mot. Avec toujours Grasse en toile de fond, insiste l’auteur. Vu comme le berceau de la parfumerie, la cité azuréenne a récemment été inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco pour ses savoir-faire liés à cette industrie.