Pourquoi j’aimerais passer les fêtes dans le monde de Super Mario ?

Et si on fêtait Noël dans la famille… de Mario et Luigi

On choisit sa famille (4/5)Toute la semaine, des journalistes Médias de « 20 Minutes » expliquent dans quelle famille pop culture ils et elles aimeraient passer le réveillon de Noël
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

L'essentiel

  • On ne choisit pas sa famille, et surtout pas à Noël où il est de bon ton de consacrer quelques jours à papa, maman et aux autres.
  • Mais la pop culture offre des refuges émotionnels pour celles et ceux qui ne peuvent ou veulent pas passer Noël en famille. Des proches d’adoption imaginaire, et néanmoins très réconfortants.
  • Toute la semaine, des journalistes du service Médias de 20 Minutes racontent leur Noël de rêve dans leur famille pop culture de rêve. Aujourd’hui, Benjamin imagine un Super réveillon avec les frères Mario et Luigi.

Je vous parle d’un temps que les fans d’Animal Crossing ne peuvent pas connaître. Avant que soit considéré complètement edgy et régressif-cool de passer son confinement sur un jeu vidéo mignon dans lequel il ne se passe rien, il y eut le temps des consoles 16 bits.

A l’époque de la Super Nintendo (ou Super Nes, pour les cools), les graphismes en pixel art et la musique lo-fi n’étaient pas des choix esthétiques. Le gameplay simpliste où le personnage va de gauche à droite n’était pas une revendication rétro-ludique. La sauvegarde limitée à trois parties n’était pas un défi lancé aux joueurs blasés.

C’était notre monde. Oserons-nous dire qu’il était plus simple ?

La magie du Royaume Champignon

Quoi qu’il en soit, parce que j’ai passé des heures avec eux, Mario et son frère Luigi, à casser des briques et sauter par-dessus des plantes piranha. Parce que les paysages et nuages déments du Royaume Champignon sont comme une seconde patrie. Parce que la musique de Koji Kondo est la BO de mon enfance. Le monde de Super Mario m’est un lieu réconfortant.

Vous me voyez venir ? Oui, en effet, j’aimerais passer Noël dans ce monde en 16 bits et quelques couleurs primaires.



Je sais que le décor de Super Mario ne fait pas très « Noël ». Ni guirlandes, ni sapins. Ni cadeaux, ni dinde rôtie. Tout juste Mario fait-il penser, dans sa salopette rouge, à un vague père Noël moustachu. Mais peu importe, l’essentiel est là : la joie.

Une princesse et des carapaces

Il suffit, pour s’en convaincre, de récapituler quelques éléments constitutifs des jeux Super Mario d’antan. On y sauve une princesse qui, en réalité, se débrouille très bien et se moque gentiment de nous. On n’y perd jamais autant de vies qu’on en gagne. Les animaux de compagnie y sont des dinosaures verts à longue langue (vous avez pas l’air con avec vos chiens et vos chats maintenant)…

C’est un monde où, quand on mange un champignon vert fluo, on gagne une vie, et pas une diarrhée. C’est un monde où on règle ses conflits en balançant des carapaces de tortue sur ses ennemis et où chaque victoire sur l’adversité est marquée par un feu d’artifice.

Une voix et des fesses

Super Mario a créé tout un vocabulaire visuel qui a su rester unique en son genre. Contrairement à d’autres univers pop culture, il a été assez peu parodié ou recopié, ou même cité en référence. La preuve en est, il y a eu très peu d’adaptations en série, dessin animé ou film de Super Mario.

Le prochain en date fait ainsi l’objet d’une attention toute particulière des fans de Super Mario qui observent à la loupe chaque révélation sur le film, dont la sortie est prévue en avril 2023. Il y a eu par exemple des polémiques sur le choix de la voix américaine de Mario : Chris Pratt, un acteur (et un être humain) plutôt lamentable. Les fans se sont aussi plaints que le design du Mario du film ne rende pas honneur au postérieur rebondi du Mario des jeux. Bref, Mario, pour ses adorateurs, c’est sacré.

Un champignon et des obligations

Pour autant, Super Mario n’est pas seulement un univers coloré et inoffensif où rêvent de se cacher, à Noël, des quadras bedonnants qui cherchent à fuir leurs responsabilités d’adultes telles qu’organiser des entretiens d’évaluation et renouveler l’assurance de la bagnole. Non.

Mario est aussi un jeu qui met en scène le péril du dérèglement écologique. Son univers glorifie des héros inattendus, à tel point que dans des versions plus tardives, on a pu incarner un homme-champignon de petite taille et diverses versions de la princesse Peach, toujours en robe rose, mais avec un potentiel badass affirmé. Mario fait l’éloge de la différence et de l’étrangeté. Il incite aussi à partir à l’exploration du monde.

Vaincre le Bowser du marketing

Alors ne nous voilons pas la face. Comme tout univers de pop culture, qui plus est issu d’une industrie où le profit est une valeur cardinale, Super Mario est un joyau marketing super efficace qui se décline en produits dérivés divers. Il s’en est fallu de peu qu’une peluche « Champignon + 1up » ne trône sous mon sapin il y a de ça quelques années.

Et j’ai dû être fort, cette année encore, pour ne pas céder au combo ultime que j’ai perçu comme un piège, digne de Bowser, m’étant très personnellement destiné : les boîtes de Lego Super Mario… Et finalement, si c’était ça être adulte ? Savoir ne garder que le meilleur des univers pop culture qui ont construit nos imaginaires tout en montrant nos fesses rebondies, dans un geste de défi, aux puissances maléfiques du marketing.