MUSIQUEMarie-Flore délivre ses chansons intimistes habillées pour la scène

Après son « Braquage », Marie-Flore délivre ses chansons intimistes habillées pour la scène

MUSIQUEL’autrice, compositrice et interprète défend son deuxième album, « Je ne sais pas si ça va », sorti au début de l’été, sur les routes de France et de Belgique
Fabien Randanne

Fabien Randanne

L'essentiel

  • Le deuxième album de Marie-Flore, Je ne sais pas si ça va, est sorti en juin. L’artiste est en ce moment en tournée.
  • « Habiller mes chansons avec des rythmes plus énergiques et des grosses productions n’était pas forcément inné chez moi. Cette envie est venue de ma rencontre avec le public. J’avais envie d’exulter en live sur certains titres », explique Marie-Flore à 20 Minutes.
  • Marie-Flore aime les paradoxes. « Mes racines, c’est le garage rock, la folk des années 1960 et ça n’infuse pas du tout dans mes productions », dit celle dont le prénom a été inspiré à ses parents par la chanson éponyme de Joan Baez.

Révélée en 2019, par un Braquage, premier album remarqué par les fans de chanson française, Marie-Flore est revenue au début de l’été avec Je ne sais pas si ça va. Un deuxième opus qu’elle défend cet automne sur les routes de France (le 16 novembre à Lyon, le 18 à Beauvais, le 25 à Trappes…) avant un Olympia, en point d’orgue, le 6 avril. Plusieurs de ses nouveaux titres ont été taillés avec l’idée de leur faire prendre toute leur ampleur sur scène.

« Je me suis toujours dirigée en priorité vers la chanson intimiste. Je suis venue à la musique en jouant à la guitare ou au piano dans ma chambre, explique la jeune trentenaire. Habiller mes chansons avec des rythmes plus énergiques et des grosses productions n’était pas forcément inné chez moi. Cette envie est venue de ma rencontre avec le public. J’avais envie d’exulter en live sur certains titres. »

La clé de cet album se trouve au cœur de sa troisième piste, Je sais qu’il est tard. « "Je sais qu’il existe des peines heureuses et des joies tristes" est la première phrase qui m’est venue dans le processus d’écriture du disque. C’est elle qui en dit le plus sur moi. Elle retranscrit bien mon état global, un état de mélancolie, confie Marie-Flore. Je me sers de l’écriture pour exorciser mes parts les plus sombres, parler de ce que j’observe du monde, des gens et de moi-même. »

« Mes racines, c’est le « garage rock », et ça n’infuse pas du tout dans mes productions »

Lorsqu’on lui demande quelles ont été ses influences : surprise. « Quand on me pose la question, ma réponse est paradoxale car elle est très différente du résultat en studio », prévient-elle. « Mes racines, c’est le garage rock, la folk des années 1960 et ça n’infuse pas du tout dans mes productions », poursuit l’artiste dont le prénom a été inspiré à ses parents par la chanson éponyme de Joan Baez.


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Récemment, c’est Future Nostalgia de Dua Lipa qui l’a emballée. « L’album est sorti pendant le premier confinement. Il est bien tombé. Musicalement, il est incroyable. Il y a tout : du sexy, de l’émotion et des productions dingues. J’étais admirative », applaudit-elle. Côté chanson française ? Après avoir précisé qu’elle a « grandi en dehors de la culture musicale française », Marie-Flore tresse des lauriers à Benjamin Biolay : « Il sonde très bien les âmes et lui-même. Il fait rebondir les mots entre eux. » Fin septembre, il a chanté Je sais qu’il est tard en duo avec elle à La Cigale - « C’était un honneur qu’il pose sa voix sur mes mots. »

La chanteuse, qui se dit bien moins proche de la « culture des télécrochets » que « des bars et des caves underground où [elle a] commencé », a construit patiemment son sillon depuis qu’elle a arrêté la fac en première année. Un manager venait de la repérer sur MySpace. « J’étais pétrifiée quand j’ai dû chanter mes chansons devant lui, se remémore-t-elle. Jusque-là, je voyais la musique comme quelque chose se limitant aux murs de ma chambre et moi. »

« Je prends le fait de vieillir avec sagesse »

Si, depuis, elle a indéniablement gagné en confiance, d’autres injonctions la parasitent. Dans sa chanson 20 ans, elle parle de son rapport au temps qui passe et au jeunisme trop souvent imposé comme une valeur essentielle. « Je dis pas que c’était mieux avant. Je dis juste que c’est pas évident de dépasser l’âge qui plaît tant », chante-t-elle.

« A la base, je n’avais pas conscience que c’était un souci. Cette phrase est sortie toute seule en studio. En l’écrivant, j’ai ressenti la pression, raconte l’autrice, compositrice et interprète. Je prends le fait de vieillir avec sagesse, plus on avance et plus on sait ce que l’on ne veut plus. Mais on nous reproche aussi de vieillir. Plus le temps avance et plus il est difficile de trouver sa place dans la musique et de "rester dans le coup". » Que Marie-Flore se rassure, elle est en pleine éclosion.