CINEMAKirsten Dunst accepte de jouer dans le prochain film de Lars Von Trier

Kirsten Dunst accepte de jouer dans le prochain film de Lars Von Trier

CINEMAVue la réputation du réalisateur avec les femmes, il lui faudra bien du courage.
Charlotte Pudlowski

Charlotte Pudlowski

Kirsten Dunst jouera dans le prochain Lars Von Trier. Après Spiderman, Wimbledon ou même Marie-Antoinette, la jeune actrice devra s’accoutumer à bien plus de noirceur. Décider de tourner avec le réalisateur d’Antichrist n’est pas rien: le Danois est connu pour n’être pas tendre avec ses acteurs- voire surtout avec ses actrices.

Puisqu’il filme le politiquement incorrect, à travers des thèmes parfois choquants, il faut être prêt en décidant de se glisser derrière sa caméra, à se faire victime de viol, suicidé, condamné à mort…

L’histoire à incarner est donc rarement facile. Les Idiots montraient par exemple une partouze avec sexes apparents; Europa, un suicide extrêmement violent; Dancer in the Dark, la pendaison d’une femme condamnée à mort, qui pourrait prouver son innocence, mais ne veut pas dépenser d’argent pour un avocat (ses économies sont destinées à opérer son fils aveugle). Dans Antichrist, Charlotte Gainsbourg était encline à l’automutilation. Aux ciseaux. Melancholia - le prochain von Trier- sera un drame psychologique et un film catastrophe.

Les caprices de Lars von Trier

Outre les histoires sombres, tordues, Kirsten Dunst devra faire face aux obsessions et aux caprices du réalisateur. Il se plaît lui-même à se décrire comme un tyran qui martyrise ses actrices principales si elles ne se livrent pas entièrement à sa direction. Ses actrices doivent être ses marionnettes. C’est d’ailleurs pour cela que la collaboration avec Charlotte Gainsbourg s’était si bien passée pour Antichrist: «J’étais très fragilisée, aussi, et j’avais envie d’être vulnérable», raconte-t-elle dans une interview à Paris Match. L’actrice était donc ravie de se faire traiter comme le jouet du réalisateur, et concède : «Il pousse beaucoup les acteurs dans leurs retranchements et dans toutes les directions.»

Misogynie

Mais face à une actrice qui ne se plierait pas si facilement à ses envies, il peut être difficile. Comme avec Björk, qui incarna Selma pour Dancer in the Dark. Le tournage fut si difficile qu’elle y jura (et se démentit par la suite) ne plus jamais vouloir jouer. Les disputes entre le réalisateur et elle furent violentes. Elle expliqua notamment que Von Trier est terriblement misogyne. «Vous pouvez considérer que des réalisateurs comme Woody Allen ou Stanley Kubrick sont sexistes, mais ce sont eux qui font leur film en leur donnant eux-mêmes une âme. Ce n’est pas le cas de Lars von Trier et il le sait. Il a besoin des femmes pour donner une âme à son œuvre et il les hait pour cela. Il faut donc qu’il les détruise pendant le tournage.» Leur relation difficile éclata à Cannes en 2000, où le film venait être présenté.

On souhaite à Kirsten Dunst des moments plus faciles. Et sur le plan cinématographique, Lars von Trier porte bonheur. Björk et Charlotte Gainsbourg eurent toutes deux le prix d’interprétation féminine.