CULTUREQue font les immortels à l'Académie française?

Que font les immortels à l'Académie française?

CULTUREL'ancienne ministre Simone Veil fait son entrée sous la coupole ce jeudi après-midi. Une occasion de s'intéresser au rôle des académiciens...
Laure Beaudonnet

Laure Beaudonnet

Simone Veil fait son entrée à l’Académie française ce jeudi après-midi, accédant ainsi au statut d’immortel, comme on les appelle. Une véritable consécration. Mais, à y réfléchir, que savons-nous sur cette institution aux allures un tantinet poussiéreuses? Chaque fois que la presse s’intéresse à l’Académie française, c’est pour nous informer sur les entrées et les décès - parce qu’une fois qu’on y est, c’est à la vie, à la mort. L’entrée de l’ancienne ministre est l’occasion d’y voir un peu plus clair sur le rôle des académiciens.

Ils construisent

Mine de rien, on ne chôme pas sous la Coupole. Composée de 40 membres, l’Académie française a pour rôle historique de veiller sur la langue française. Premier point. Pour ce faire, elle définit le bon usage de la langue, c’est-à-dire la norme de prononciation et les règles grammaticales. La protection de l’institution était à l’origine assurée par le cardinal de Richelieu (1585-1642). Aujourd’hui, la tâche est assignée aux chefs d’Etat successifs.

Ils créent un «dico»

Ce sont les «immortels» - quarante personnalités lettrées éminemment respectées - qui décident de faire entrer le mot «barbant», «connerie» ou «camé» dans le dictionnaire de l’Académie française, institué par le cardinal de Richelieu. De tous les dictionnaires (Diderot, Larousse, Robert, Langue française, Evolution de la langue), il demeure l’un des plus conservateurs. Mais aussi, l’un des plus élaborés. Depuis sa création, il en est seulement à à sa neuvième édition.

Ils décorent

Les académiciens décernent une soixantaine de prix littéraires, parmi lesquels le prestigieux Grand prix du roman de l’Académie française qui ouvre le grand bal de la rentrée littéraire en automne. En 2009, il a été décerné à Pierre Michon pour le roman Les Onze (Verdier). Un autre important, le Grand prix de la francophonie récompense une personne qui a contribué à l’épanouissement de la langue française dans le monde. En décembre 2009, c’est l’historien de l’art allemand Thomas Gaehtgens qui a été décoré.

Ces quarante académiciens ont finalement du pain sur la planche au Quai Conti.