Le livre ne sort que mercredi mais il fait déjà parler de lui. Dans Abus de faiblesse (éd. Fayard), la réalisatrice Catherine Breillat confie comment elle a été «dépouillée» par Christophe Rocancourt, un escroc français qui a beaucoup vécu aux crochets des stars hollywoodiennes. Ce livre, testament d'un «demi-cadavre» selon Breillat – la réalisatrice est partiellement paralysée après une attaque cérébrale, revient sur sa rencontre avec Rocancourt, alors qu’elle cherche un acteur pour son nouveau film, Bad Love. Le Nouvel Obs en publie les bonnes feuilles.

«Bouleversée»

«J'avais de moins en moins honte de sortir avec Christophe Rocancourt. Ses excès me semblaient une sorte d'eczéma social. Sa vérité, enfantine et carcérale, je l'avais vue. Et je commençais à préférer sa vulgarité à ceux chez qui elle se dissimule, aussi lourde qu'une enclume», écrit Catherine Breillat, avouant avoir été «bouleversée» par cet homme.

Dans son livre, la réalisatrice détaille comment Christophe Rocancourt l’a persuadée de lui verser 100.000 puis 200.000 euros en lui signant un chèque d’un montant équivalent. Catherine Breillat se dit qu’elle sera remboursée lorsque l’homme, qui sort d’une peine de prison purgée aux Etats-Unis, se sera renfloué. Pourtant, l’argent ne revient pas.

«Pigeon»

«Il ne me reste rien, le dernier round m'a encore coûté 200.000 (euros, ndlr). Ma stupidité semble insondable à ceux qui la découvrent. Un pigeon, une oie grasse à la surface. Christophe Rocancourt m'a dépouillée de tout ce que j'ai gagné dans ma vie. Ma maison n'est qu'une coquille qui appartient intégralement à la Société générale. A la succursale de Passy, ils m'ont fait savoir que j'étais devenue cliente indésirable», ajoute-t-elle.

Amère, Catherine Breillat s’en prend à son ex-protégé. «"Ami", pour lui, signifie victime. C'est un imposteur. Même sur son histoire, il a arnaqué la France. Pas de star à Hollywood, pas d'escroquerie de haut vol. Jamais il n'a pu escroquer 35 millions de dollars (23 millions d’euros). Il n'a abusé que de la faiblesse, partout où elle suinte.»