Diam's a touché le fond, elle est remontée
MUSIQUE•La rappeuse française fait son retour après trois ans d'absence...Benjamin Chapon
La seule artiste de rap à être devenue une icône populaire sans être bannie de la communauté hip-hop avait disparue de la circulation depuis le triomphe de l'album, Dans ma bulle, il y a trois ans. Plusieurs questions se posent alors que sort aujourd'hui son quatrième album, «S.O.S».
C'est quoi cette histoire de voile? De récentes photos volées ont surpris: la petite meuf de banlieue, à l'aise dans ses rondeurs et son survêt', passe le voile au moment d'aller à la mosquée. Tout le monde y est allé de son commentaire, plus ou moins avisé. Diam's ne fait pas étalage de cet aspect de sa vie privée dans ses chansons. Donc, passons.
Elle était où pendant trois ans? A l'écouter: au fond du trou. Internée en hôpital psychiatrique, la chanteuse a connu une grosse déprime consécutive à une crise de confiance. Trop de succès, d'argent, de fêtes, trop de tout, Diam's a craqué. Elle raconte sans fard sa douloureuse dépression dans le titre inaugural de l'album, «I Am Somebody».
Et alors cet album, il vaut quoi? Le reste de «S.O.S.» oscille entre très bon et très mauvais. Si elle sait émouvoir sur des titres comme «Lili» ou «Poussière», Diam's gère mal son ego et certaines chansons sonnent comme des leçons de vie, simplistes et même un peu réac. Ajouter à cela des instrus mièvres et quelques refrains gnangnan et l'impression générale devient franchement mitigée.
Mais le flow, il est toujours là ? Que oui! La boulette n'a pas perdu sa rage verbale. Elle a même un peu appris à chanter. Diam's se revendique «hargneuse pas chanceuse, rappeuse pas chanceuse». Au-delà des deux morceaux de bravoure de dix minutes qui ouvrent et closent l'album, «I Am Somebody» et «Si c'était le dernier?», la rappeuse fait montre d'un savoir-faire vocal élargie. Pêchu et intelligible, le flow grand public de Diam's devrait continuer à faire son succès.