CULTURELe musée d'Histoire de France à Fontainebleau?

Le musée d'Histoire de France à Fontainebleau?

CULTUREJean-François Hebert, ancien directeur de cabinet de Christine Albanel, pilotera la mise en œuvre de ce projet impulsé par Nicolas Sarkozy...
Sa. C. et A. S.

Sa. C. et A. S.

Le lieu où siègera le musée d’Histoire de France, voulu par Nicolas Sarkozy, est-il déjà choisi? Alors que cinq sites (Vincennes, les Invalides, Fontainebleau, le Grand Palais et le Palais de Chaillot) sont toujours en compétition pour accueillir ce musée aux contours encore flous, Fontainebleau semble avoir pris une sérieuse option.


Mercredi, l’ancien directeur de cabinet de Chistine Albanel (elle-même ancienne ministre de la Culture), Jean-François Hebert, a été nommé président du château de Fontainebleau et a été simultanément chargé de la mise en oeuvre du projet de musée d’Histoire de France, a annoncé le ministère de la Culture.


Juge et partie?


Problème: en acceptant cette double casquette, Jean-François Hebert n’est-il pas juge et partie? Dans un communiqué transmis mercredi, le maire de Vincennes, Laurent Lafon, dont la ville est en compétition pour accueillir le musée d’Histoire de France, s’est ému de cette coïncidence. « Au-delà de la demi-surprise que constitue cette nomination, la méthode suivie par l’administration du ministère de la Culture doit interroger tout citoyen attaché à la transparence de la chose publique», explique Laurent Lafon. Et d’ajouter que «le Château de Vincennes reste à mon sens plus que jamais le lieu idéal pour l’accueillir.» Contacté par 20minutes.fr, le ministère de la Culture a assuré que Jean-François Hebert avait «une lettre de mission très claire» et que «rien n'était arrêté pour le moment.»


«Le ministère de la culture veut imposer un site au président de la République en le mettant devant le fait accompli. La rue de Valois pousse pour que ce soit Fontainebleau car il en est le ministère de tutelle alors qu’à Vincennes, la tutelle est partagée avec la Défense. Mais il faudrait aussi associer d’autres ministères au projet de musée de l’histoire de France comme celui de l’éducation nationale», estime un connaisseur du dossier.


De son côté, Frédéric Valletoux, maire (UMP) de Fontainebleau et porte-parole de la campagne de Valérie Pécresse se réjouit. «Je suis très heureux de cette nomination. Jean-François Hebert, rigoureux et honnête intellectuellement, ne sera pas juge et partie. Fontainebleau reste dans la course. Peut-être même mieux...», a-t-il confié mercredi à 20 Minutes.

«Choix définitif»


Jean-François Hebert a été nommé par décret du président de la République, sur proposition du nouveau ministre Frédéric Mitterrand, a indiqué le ministère dans un communiqué. Il aura notamment la charge d’«élaborer le projet scientifique et culturel» de ce musée «en s'appuyant» sur un conseil scientifique, selon le texte. Objectif: aider Frédéric Mitterrand à «proposer rapidement un choix définitif» de site pour accueillir le musée d’Histoire de France «au Président de la République», indique encore le communiqué.


Il s’appuiera pour cela sur le rapport que l'historien Jean-Pierre Rioux a remis en mai au ministère de la Culture et dans lequel il met l'accent sur cinq sites possibles, ceux cités ci-dessus. Le château de Fontainebleau, auparavant rattaché directement à la direction des musées de France, a été transformé en établissement public depuis le 1er juillet. Son directeur Bernard Notari, en place depuis septembre 2006, avait alors appris qu'il ne serait pas reconduit à la tête du château.