Un cinéma universel
•Nuri Bilge Ceylan fait partie de ces nouveaux réalisateurs turcs dont les films sont d'une beauté à couper le souffle. Prenez Les Climats (2006), sur la vie d'un couple saisie entre son point de rupture et une tentative de réconciliation. Le cinéaste...Nuri Bilge Ceylan fait partie de ces nouveaux réalisateurs turcs dont les films sont d'une beauté à couper le souffle. Prenez Les Climats (2006), sur la vie d'un couple saisie entre son point de rupture et une tentative de réconciliation. Le cinéaste joue lui-même le rôle de l'homme et son épouse celui de la femme qu'il va quitter. Ce film, Nuri Bilge Ceylan confie l'avoir fait « pour mieux connaître la nature du grain de sable qui entraîne une violente dispute à l'intérieur d'un couple », le sien, qui symbolise tous les autres et confère aux Climats son caractère universel. Rebelote dans Les Trois Singes, sur l'inextricable décomposition d'une famille, dont les petits secrets vont se transformer en gros mensonges aux conséquences irréversibles... Le cinéaste n'aime rien de mieux qu'« explorer l'âme » de ses personnages, afin de « comprendre ce qui se produit au plus profond de la nature humaine ». Voir ses films constitue une expérience troublante à nulle autre pareille. A Cannes, il a reçu le grand prix pour Uzak (2002) et le prix de la mise en scène pour Les Trois Singes (2008), incitant les cinéphiles curieux à découvrir ses films. Comme au festival de La Rochelle ou au festival Paris Cinéma ce mois-ci. W
Stéphane Leblanc