Le cinéma asiatique fait son baby-boom

Le cinéma asiatique fait son baby-boom

Beaucoup de premiers films, preuve de la vitalité du cinéma asiatique, et des enfants omniprésents sur les planches comme sur les écrans du festival de Deauville. Même dans les films d'action, comme The Chaser ou The Moss, où des fillettes se retrouv...
à Deauville, Stéphane Leblanc

à Deauville, Stéphane Leblanc

Beaucoup de premiers films, preuve de la vitalité du cinéma asiatique, et des enfants omniprésents sur les planches comme sur les écrans du festival de Deauville. Même dans les films d'action, comme The Chaser ou The Moss, où des fillettes se retrouvent au coeur de scènes terribles.

Le traitement de la famille dans le cinéma asiatique n'incite guère à l'optimisme. Ni le premier film du Coréen Yang Ik-June, qui dit avoir « vendu [sa] maison » pour financer Breathless, et s'être « inspiré de l'histoire d'un proche » pour raconter un engrenage de violences familiales. Ni le très sensible All Around Us, du Japonais Ryosuke Hashiguchi, où la mort accidentelle d'un bébé hante la vie d'un couple.

Le Coréen Lee Chang-dong, invité d'honneur du festival, traitait d'un sujet proche dans son dernier film, Secret Sunshine. « La destruction de la famille est un thème assez grave, nous a-t-il confiés. En Corée, mais pas seulement : un cinéaste afghan qui traite ce sujet a plus de raisons d'être inquiet que nous. » Visé, L'Enfant de Kaboul, de Barmak Akram, l'histoire d'un bébé abandonné dans un taxi. Mais il aurait tout aussi bien pu évoquer Firaaq, de l'actrice indienne Nandita Das, qui pose le regard d'un orphelin sur des émeutes interethniques. Ou Chant des mers du sud, premier film kirghiz sélectionné à Deauville, qui pointe l'étrange filiation d'un enfant brun et mat de peau né dans une famille de paysans blondinets.

Le Japonais Masahide Ichii a, pour sa part, poussé la question de la filiation encore plus loin, puisqu'il a filmé la naissance de son propre fils dans Naked of Defenses, sa femme enceinte jouant l'un des rôles principaux. Toute la famille était présente à Deauville, y compris le petit Hayate, qui restera comme le plus jeune acteur jamais invité sur les planches : il vient de souffler sa première bougie ! ■