A laquelle de vous deux le personnage de Juliette ressemble-t-il ?

Marilou Berry : Juliette n'a pas grand-chose à voir avec moi. Notre seul point commun est de croire au grand amour.

Josiane Balasko : Elle n'est proche de nous que par l'énergie qu'elle dégage. Ni Marilou ni moi n'avons son côté girl scout.

Comment réussissez-vous à travailler ensemble ?

J. B. : C'est ma fille que je vois sur scène, ce qui ne m'empêche pas de diriger Marilou comme n'importe quelle autre actrice. La seule différence est qu'elle m'appelle maman ! Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi elle m'appellerait autrement.

M. B. : J'ai toujours eu la chance de rencontrer des metteurs en scène pédagogues et ma mère ne fait pas exception à la règle. Le fait que nous soyons mère et fille n'entre pas en ligne de compte dans sa façon de diriger, mais j'admets qu'il est agréable de bosser dans des conditions familiales.

De quelle manière Josiane vous a-t-elle appris qu'elle écrivait pour vous ?

M. B. : Ma mère m'en a parlé, puis j'ai attendu longtemps pour lire les quarante premières pages. J'étais ravie car j'adore son style, que je connais bien.

J. B. : J'avais envie d'offrir à Marilou un personnage que je n'aurais pas su m'écrire quand j'avais son âge. J'étais convaincue qu'elle serait épatante dans un registre comique. Comme moi, elle ose jouer avec son image. C'est ce qui fait que nous sommes semblables.

Marilou, vous verriez-vous écrire un rôle pour votre mère ?

M. B. : Il faudrait que je sois un peu plus mûre. Je pourrais peut-être faire le scénario des Bronzés à la maison de retraite, dans une vingtaine d'années, quand ils seront des vieux croûtons tout rassis.

J. B. : Quand on aura un pied dans la tombe, tu veux dire ? Je ne te le conseille pas, car plus aucune compagnie ne voudra nous assurer ! ■* Jusqu'au 19 mars au Théâtre du Splendid, Paris 10e. Rens. : 01 42 08 21 93.