Le «tombeur» de Mesrine condamne le film de Richet
CINEMA•Robert Broussard trouve que les faits rapportés à l'écran «sont présentés de façon mensongère et partisane»...AA avec agence
Presque trente ans après sa mort, Jacques Mesrine déchaîne toujours autant les passions. Dernière réaction en date à la suite du film en deux volets sur le truand incarné par Vincent Cassel: celle de l’ancien commissaire Robert Broussard, dont on dit qu’il a fait tomber Jacques Mesrine en 1979 et qui, au cinéma, est incarné par Olivier Gourmet.
Selon l'ancien policier, interviewé par «L’Express», les faits rapportés à l’écran «sont présentés de façon mensongère et partisane sans que cela ne suscite de réactions du côté des pouvoirs publics». En cause: le moment où Mesrine est mort, porte de Clignancourt, à Paris, tué dans sa voiture.
Dans le film, on voit une file de policiers armés jusqu’aux dents tirer sur le voyou depuis la benne d’un camion stationné pile devant la voiture de Mesrine. Or Broussard rappelle que la Cour de cassation, le 6 octobre 2006, a estimé «de façon définitive» que les policiers étaient en «légitime défense» quand Mesrine a été abattu par ses hommes. Il conteste qu'un «coup de grâce» eut été porté à Mesrine par un policier, d'une balle dans la tête comme le montre le film. C’est une «invention», voire de la «diffamation», condamne-t-il.
La police salie?
«Au-delà de ma seule personne, c'est la police dans son ensemble qui est salie» et de «nombreux anciens collègues (...) m'ont fait part de leur ras-le-bol», lance encore Broussard. Si le réalisateur n’est pas tendre avec le corps de la police, que l’on voit souvent abusé par Mesrine - qui obtient le droit des policiers, trop crédules, d’aller aux toilettes sans menotte alors qu’il y récupère une arme ou qui impose au commissaire Broussard de patienter 20 minutes quand celui-ci est sur le point de le prendre, il est précisé au début du film qu’il s’agit d’une œuvre de fiction qui ne prétend pas l’exhaustivité d’un documentaire.
Broussard dit «regretter le silence radio du ministère de l'Intérieur» et se réserve d'ailleurs «le droit d'engager des poursuites» notamment contre des émissions de télévision où il a par exemple été traité de «psychopathe».