L’écrivain Albert Cossery est mort
DISPARITION – Il pensait en arabe mais écrivait en français...Avec agence
Ça faisait 63 ans qu’il vivait dans une petite chambre d’hôtel de Paris, La Louisiane, à Saint-Germain des Prés. L’écrivain égyptien Albert Cossery vient d’y mourir dimanche à 94 ans.
Ecrire «pour que quelqu'un qui vient de me lire n'aille pas travailler le lendemain»
La particularité de cet auteur: il réfléchissait en arabe mais écrivait en français. «Je pense en arabe. Même un personnage qui vous dit bonjour, il y a quelque chose derrière. Ce n'est pas un bonjour à l'européenne, c'est-à-dire qui ne signifie rien. Et cela je dois le rendre» dans mes livres, indiquait-il dans un entretien filmé par l'INA.
Autre obsession: la paresse. Cossery disait rédiger une ligne par jour, rarement plus et écrire «pour que quelqu'un qui vient de me lire n'aille pas travailler le lendemain».
Les petites gens à l'honneur
Surnommé le «Voltaire du Nil» pour son ironie à l'encontre des nantis, Albert Cossery n’a cessé, en huit livres plutôt courts - dont «Mendiants et orgueilleux», «Un complot de saltimbanques», de rendre hommage aux petites gens et aux marginaux de son enfance cairote, voleurs, prostituées ou balayeurs de rues, persifleurs à l'égard des pouvoirs.
Son premier roman, «Les hommes oubliés de Dieu», avait été défendu aux Etats-Unis par Henry Miller, dans les années 40.