L'essentiel
- Madame Monsieur, qui défendra les chances tricolores en finale de l’Eurovision le 12 mai, a participé à Israel Calling du 8 au 11 avril, quelques jours plus tôt, il était à Londres. Ce week-end, le duo était attendu au concert d'Amsterdam et une date madrilène est également à son agenda.
- Le chef de la délégation française, Edoardo Grassi, affirme qu’il est nécessaire de promouvoir ainsi la candidature de la France à l’étranger.
- Edoardo Grassi souligne aussi l’intérêt pour les artistes de rencontrer leurs homologues qui seront également en lice au concours.
Mise à jour du samedi 14 avril, 23h30 : Emilie Satt, pour des raisons de santé, n'a pas pu se rendre au concert d'Amsterdam ce samedi. Jean-Karl Lucas, l'autre moitié du duo Madame Monsieur y était cependant : il a interprété la version anglophone de Mercy avec SuRie, la candidate du Royaume-Uni, qui a accepté de remplacer exceptionnellement Emilie Satt.
De dimanche à mercredi, le duo Madame Monsieur, composé de Jean-Karl Lucas et Emilie Satt, était à Tel-Aviv pour Israel Calling. Un rendez-vous qui, depuis trois ans, a pris place dans le calendrier pré- Eurovision : une vingtaine de candidats du concours s’y retrouvent pour rencontrer les médias du monde entier et partager la scène le temps d’un concert. Comme une répétition avant la folle semaine de l’Eurovision qui se déroulera cette année du 8 au 12 mai à Lisbonne (Portugal)…
L’événement israélien n’est pas le seul à l’agenda des candidats français : s’ils ont « zappé » ceux de Riga (Lettonie) et Moscou (Russie), ils ont pris part la semaine passée à celui de Londres (Royaume-Uni), seront ce week-end à Amsterdam (Pays-Bas), puis à Madrid (Espagne), le 21 avril. A quoi cela sert-il, concrètement, de jouer le jeu de cette tournée européenne ? 20 Minutes a posé la question à Edoardo Grassi, le chef de la délégation française de l’Eurovision.
Participer aux événements pré-Eurovision, c’est important ?
Depuis trois ans, on travaille sur la marque Eurovision en France, mais il est aussi nécessaire de promouvoir l’image de la candidature française à l’étranger. On essaie d’entretenir cette réputation de pays qui, après Amir et Alma, propose des chansons efficaces. On se permet de partir dans une sorte de tournée promo pour montrer de quoi les artistes français sont capables et expliquer ce que raconte la chanson. Quand on participe à l’Eurovision, on est aussi des ambassadeurs culturels, musicaux de la France. Ces événements nous permettent de nous montrer, mais aussi de voir ce que les autres pays proposent, de créer des liens entre les différents artistes. C’est vraiment important également parce que nos candidats rencontrent les autres chanteurs et les représentants des différentes délégations qui peuvent être autant de têtes connues, de points de repère rassurants, dans une semaine aussi intense et chargée que celle de l’Eurovision.
Vous arrivez à mesurer l’impact de ces concerts en termes de points glanés et de retombées médiatiques ?
Je vois les retours presse qui, depuis Amir, sont souvent positifs. On ne peut pas mesurer concrètement l’impact de ces événements pré-Eurovision, mais ils sont un premier thermomètre. Quand on arrive, on constate un fort intérêt de gros médias étrangers qui viennent nous voir pour les interviews, pour obtenir des infos exclusives… chose qu’ils ne font pas forcément avec tous les pays.
Il arrive aussi qu’après les concerts la position de la France soit en hausse chez les bookmakers [ les Madame Monsieur sont actuellement 7e]. La cote établie par les parieurs ne veut pas forcément dire grand-chose, c’est vrai, mais la presse s’appuie sur ça pour tenter de définir les favoris à suivre. Etre dans le Top 10 est donc très important.
Dans quelle mesure les médias étrangers s’intéressent-ils cette année à la chanson de la France ?
L’intérêt de la presse est important car Mercy [le titre qui représentera la France] est une chanson avec un message fort. Il faut faire de la pédagogie auprès des non-francophones, expliquer que ce n’est pas une prise de position politique, mais un message de fraternité et de respect de l’autre. On touche aux valeurs fondamentales de l’Eurovision, donc ça attise la curiosité de la presse étrangère. C’est une chanson assez mature, adulte, par rapport à d’autre pouvant être perçues comme plus « europop ».
Le duo Madame Monsieur était à Londres, à Tel-Aviv, sera ce week-end à Amsterdam, puis ira à Madrid… N’aurait-il pas pu faire l’économie d’un ou deux concerts ?
Non, car, à chacun de ces événements, on ne rencontre pas les mêmes personnes, ni les mêmes médias. Londres, c’est le premier concert, on prend ses marques. Tel Aviv, c’est comme une colonie de vacances moderne. Amsterdam, c’est le concert le plus ancien, qui rassemble le plus de candidats. Il fête ses dix ans cette année. Madrid, c’est le petit nouveau, plus festif, qui arrive dans la dernière ligne droite, quand les candidats des différents pays ont déjà bien sympathisé entre eux. Chacun de ces événements est un terrain de travail et d’entraînement parce que l’Eurovision, c’est faire de la scène et de la télé en même temps.
Quels retours avez-vous de la part des délégations étrangères au sujet de la chanson de la France ?
Les retours que j’ai sont très bons mais, à vrai dire, je n’en ai pas beaucoup. Ce n’est absolument pas mauvais signe parce que, à l’Eurovision, quand les autres délégations ne parlent pas de votre chanson, ce n’est pas parce qu’elles ne l’aiment pas, mais parce qu’elles la craignent. Aujourd’hui, l’attention est tournée vers d’autres pays [l’Israël est le grand favori des bookmakers devant l’Estonie et la République Tchèque] et cela m’arrange. Car, en réalité, tout se joue vraiment lors de la dernière semaine du concours. L’important est de monter en puissance et d’arriver dans la lumière quand le buzz autour des autres s’essouffle.