L'essentiel
- Gilda Piersanti est la deuxième femme à remporter le prix Quais du polar-20 Minutes, après Andrée Michaud.
- L’auteur italienne l’emporte grâce au brillant Illusion tragique (édition Le Passage), un thriller sur l’enfance menacée qui plonge le lecteur dans les méandres de la perversité.
Gageons que son dernier roman pourrait logiquement être porté à l’écran, comme l’ont été les précédents. Le roman en question ? Illusion tragique (éditions Le Passage) grâce auquel Gilda Piersanti rafle cette année le prix des lecteurs Quais du Polar-20 Minutes. L’auteur italienne signe là un petit chef-d’œuvre de la littérature noire, osé, troublant et particulièrement corsé dans lequel elle égratigne quelques sales types avec brio.
L’histoire débute dans la fournaise estivale de Rome. Mario, espiègle gamin de 10 ans, intrigué par la vie de son mystérieux voisin décide de l’espionner du toit de l’immeuble. Penché sur le velux de l’appartement du dernier étage, il observe curieusement le même rituel : l’heure du bain au cours de laquelle l’homme se glisse dans l’eau avec une mystérieuse femme. Le problème : personne ne lui connaît de compagne. Ni même de relation amicale.
Une plongée au cœur de la perversité
Fermement décidé à délivrer cette étrange princesse, qu’il imagine séquestrée, le petit garçon va s’introduire dans l’appartement en compagnie de son meilleur ami. Le voisin, qui ne laisse pas la mère de l’enfant totalement indifférente, se révèle être un parfait psychopathe, auquel Ted Bundy n’aurait absolument rien à envier. Le début d’une histoire angoissante que l’on ne dévoilera pas pour ménager le suspens.
Plongé au cœur des méandres la perversité, le lecteur ne sera pas au bout de ses surprises, les coups de théâtre s’enchaînant dès le deuxième chapitre. Sans parler du dénouement totalement inattendu. Gilda Piersanti, experte de la mécanique des poupées russes, réalise un coup de maître. Et soulève cette question: peut-on guérir des blessures de l'enfance? « On n’efface rien, on apprend à vivre avec… mais pas forcément de la manière que l’on a imaginée », répond elle en souriant.
Une seule certitude à la fin du roman : la vérité à laquelle nous croyons fortement, se révèle n’être... qu’une illusion tragique.