L'essentiel
- Le nouveau Metal Gear propose une aventure ardue pour survivalistes.
- Hideo Kojima, le créateur de la saga n'a pas participé à cet épisode.
- Riche, complexe et différent, ce Metal Gear va-t-il rassembler ou diviser les fans ?
La faim, plus forte que les zombies. C’est une des leçons de cet étonnant Metal Gear Survive qui ferait passer le stage des commandos en Guyane pour un séjour en palace 5 étoiles.
Qu’on ne s’y trompe pas, quand ce nouveau Metal Gear parle de survie, il commence par les fondamentaux à savoir, parvenir à trouver à boire et à manger en milieu hostile. Autant l’avouer, mes débuts ont été un peu rudes. L’ingestion d’eau croupie a même bien failli m’être fatale !
C’est à ce moment qu’on se dit qu’il aurait sans doute fallu regarder Koh Lanta ou Man versus Wild… Mourir de faim ou de soif dans un jeu vidéo (même s’il existe des précédents comme Don't Starve) est aussi peu courant que frustrant. Surtout dans un épisode de la saga culte Metal Gear. Heureusement, nos amis de jeuxvideo.com ont trouvé une astuce pour filer un petit coup de main !
Mais ce Metal Gear-là n’est pas un épisode comme les autres. Déjà parce que le charismatique créateur de la série de jeux d’infiltration, Hideo Kojima, n’est plus aux commandes. L’artiste s’en est allé vers d’autres horizons avec son énigmatique Death Stranding. Ensuite parce que cet épisode « survive » est un spin off de la saga. C’est un épisode à part, proposant un style de jeu lui aussi à part, dans un univers (vous l’aurez deviné si vous suivez) à part. Tout juste quelques personnages emblématiques de l’univers comme Big Boss sont-ils évoqués comme pour mieux convaincre le joueur que l’appellation Metal Gear n’est pas usurpée.
Côté gameplay, mieux vaut jouer souvent la carte de l’infiltration pour éviter les hordes de zombies qui rôdent dans cet univers parallèle dans lequel un soldat se retrouve projeté sans armes ni ressources. Après Kingdome Come Delivrance qui nous rappelait l’âpreté de la vie au Moyen Âge, Metal Gear Survive montre qu’il est difficile de se retrouver avec le minimum vital sur une terre inhospitalière.
Là encore, on meurt souvent. La nourriture fond comme neige au soleil, notre héros avalant toutes les dix minutes steaks de moutons, de chacal ou de loup… Mais le calvaire ne s’arrête pas là.
Des faux airs de The Walking Dead
L’eau et l’oxygène sont aussi des denrées rares… D’autant que pour étancher sa soif il faut, au préalable, dégoter une bouteille vide ou une flasque. Pour le reste, un maître mot : Do It Yourself. On devra collecter ici ou là planches de bois, clous, bobines de fibre, acier afin de fabriquer (crafter dans le jargon) les accessoires nécessaires à votre survie. Il faut aussi fortifier son QG en construisant palissades et autres défenses à même de retenir les invasions zombies.
Le jeu devient alors assez tactique. Bâtir un camp devant résister à des hordes de zombie est un exercice complexe qu’Hideo Kojima n’a sans doute jamais envisagé.
Comptez plusieurs heures d’initiation avant de pouvoir arpenter comme bon vous semble ce vaste monde ouvert peuplé de créatures féroces. Rares sont les « tutoriaux » aussi long et à ce titre, Metal Gear Survive, mériterait une médaille (et nous aussi).
Ceux qui passeront outre ce début d’aventure un peu laborieux découvriront à coup sûr, seul ou bien entouré d’autres survivants en ligne, une aventure aussi ardue que fascinante. Une espèce de chasse aux zombies pour survivalistes un brin maniaques et déterminés qui ne comptent pas leurs heures devant un jeu vidéo.
Du Metal Gear sans Metal Gear
Un concept totalement inédit dans un Metal Gear qui n’a clairement rien à voir avec l’ADN de la série composée de jeux d’action et d’espionnage aux histoires un brin tarabiscotées. Solid Snake et sa bande sont clairement loin de cet univers où l’on passe, en début d’aventure, son temps à chercher la moindre baie à grignoter, le moindre mouton à faire griller.
Les fans (et ils sont nombreux) crieront très certainement à la trahison mais l’éditeur japonais compte sans doute profiter de la notoriété d’une marque connue des joueurs depuis la fin des années 1980 pour attirer un nouveau public. Konami n’aurait pas autant attiré les regards avec un jeu portant un tout autre titre. Metal Gear Survive survivra-t-il à l’accueil des joueurs en général et des nombreux ayatollahs de la saga en particulier ? Ce n’est clairement pas gagné.
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