L'essentiel
- Le musée va se voir décerner le prix Patrimoine pour tous au ministère de la Culture.
- Il propose aux aveugles et déficients visuels de toucher des objets présentés dans ses collections.
- Les répliques d’objets ont été conçues par des maquettistes et céramistes ainsi qu’avec l’aide d’une imprimante 3D.
Comment faire découvrir ses collections ou ses expositions à des publics empêchés ? Pour de nombreux établissements culturels, la question de l’accessibilité est au cœur des priorités. Au musée de Bretagne à Rennes, le dossier a été pris à bras-le-corps depuis plusieurs années à travers des visites descriptives et tactiles pour les déficients visuels. Ces efforts sont aujourd’hui couronnés par le prix Patrimoine pour tous qui sera remis aux équipes du musée le 14 mars au ministère de la Culture.
Riche d’une collection de plus de 2.500 objets, le musée de Bretagne proposait déjà un accueil adapté et des visites en audiodescription aux personnes handicapées. Mais comment donner vie à des objets qui ne peuvent être vus ? Le musée s’est pour cela entouré de maquettistes et de scénaristes pour des reproductions d’objets présentés dans sa collection permanente. « Certains objets ont même été numérisés avant d’être imprimés en 3D », souligne Gwenaëlle Neveu, médiatrice au musée de Bretagne.
« Saisir toute la dimension d’un objet »
Pendant leur visite, les aveugles ont ainsi la possibilité de toucher l’objet et d’en percevoir ses formes. « C’est important de pouvoir appréhender la taille, le poids ou la matière d’un objet pour en saisir toute la dimension. Sinon on en a qu’une connaissance virtuelle », indique Sylvie Ganche, chargée de l’accessibilité aux Champs Libres.
En pleine découverte des collections, Claudine, aveugle, prend son temps pour toucher un petit guerrier gaulois en plomb reproduit grâce à une imprimante 3D. « Cela attire ma curiosité. On ressent des sensations au contact de ces objets », assure la visiteuse. Pour l’heure, 80 objets sont accessibles par le toucher aux aveugles et déficients visuels. Le chèque de 30.000 euros qui sera remis par le ministère de la Culture ne devrait donc pas être de trop pour enrichir les collections.