Cachez cet entrejambe que je ne saurais voir. Facebook se retrouve ce jeudi devant la justice française pour répondre à des accusations de censure. Le réseau social avait fermé le compte d’un de ses utilisateurs qui avait posté une reproduction de L’Origine du monde, la célèbre toile de Gustave Gourbet représentant un sexe de femme.

Un enseignant avait intenté une action en justice au nom de la liberté d’expression car son compte personnel avait été désactivé « sans préavis ni justificatif » le 27 février 2011. Il avait publié sur son mur une image du tableau et indiqué le lien vers un reportage sur l’histoire de cette œuvre.

Cinq ans de bataille

Quelques jours plus tôt, l’artiste danois Frode Steinicke avait subi la même mésaventure. Facebook avait avancé que ses règles d’utilisation interdisaient entre autres la nudité, mais avait fini par réactiver le compte, sans le tableau litigieux.

Pendant cinq ans, le mastodonte américain a bataillé, de recours en recours, pour tenter d’échapper à la justice française, avec comme principal argument le fait qu’étant domiciliée en Californie, la société ne pouvait être jugée qu’aux Etats-Unis. En février 2016, la cour d’appel de Paris a confirmé la compétence de la justice française pour juger le réseau social.