Les coups de cœur BD de l'année de nos internautes
VOUS TEMOIGNEZ•A l'occasion du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, nous vous avons demandé quels albums vous ont séduits cette année...Charlotte Murat
L'essentiel
- Les Festival d'Angoulême se tient jusqu'à dimanche.
- Nous avons demandé à nos internautes leurs coups de coeur BD de l'année.
- Voici leurs albums préférés
Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême a commencé. Un rendez-vous incontournable pour les amateurs de bande dessinée. Ils ont quatre jours pour rencontrer leurs auteurs et dessinateurs préférés et profiter des expositions. On attend également avec impatience le lauréat du Fauve d’or. Mais des bons albums, il y en a beaucoup. Nous vous avons demandé vos coups de cœur de l’année. Les voici.
Si vous aimez le western
- Undertaker, une série de Ralph Meyer, Dargaud
Un croque-mort doit convoyer le cercueil d’un ancien mineur devenu millionnaire. Mais ce dernier a avalé son or pour l’emporter avec lui dans l’éternité. Les mineurs laisseront-ils s’échapper une telle fortune ? « C’est un bijou, assure Laurent. Tant au niveau graphique, que pour le scénario. »Cette série est également recommandée par Frédéric : « C’est la relève de la BD western que nous attendions depuis la fin des aventures de Blueberry. Jonas, le personnage du croque-mort, est attachant, tout autant que ses partenaires et son vautour, équivalent d’un Idéfix ou d’un Milou. Dans le tome 3 [sorti en 2017], Jonas part à la poursuite de l’ogre de Sutterland, un serial killer. Cette aventure est rythmée, choquante, violente, originale, anxiogène, haletante. Rien ne nous est épargné dans cette aventure où nos nerfs sont soumis à rude épreuve. Et ce n’est qu’un début, puisque la suite sera à découvrir le tome 4, "L’ombre d’Hippocrate". »
Si vous aimez les comics
- Doomsdayclock de Geoff Johns, Gary Frank, Brad Anderson et Rob Leigh, DC Comics
« On n’en parle pas assez en France, regrette Manolo. En spoilant le moins possible, c’est la suite chronologique directe de The Watchmen. C’est accessible, même en ayant simplement vu l’adaptation au cinéma, et ça fait un excellent contraste entre le côté réaliste de Watchmen et les personnages plus connus de DC Comics (Batman, Superman, Luthor). Chacun est mis en parallèle avec le ou les personnages qu’il a inspirés : Batman avec Nite Owl et Rorschach ; Superman avec Dr Manhattan ; Lex Luthor et Batman avec Ozymandias. Je pense que la traduction en français ne devrait pas tarder.
- La Vision de Tom King, Gabriel Walta Hernandez, Jordie Bellaire et Gianluca Pini, Panini Comics
« C’est l’histoire d’une famille de robots qui souhaitent vivre comme des humains ordinaires. Un superbe récit sur l’aliénation », explique Philippe.
Si vous aimez les « one-shots »
- La Réunion Kely de Dwa et Liva, Des bulles dans l’océan
Le portrait d’un homme qui vit avec sa famille dans La Réunion Kely, un bidonville de Tananarive, la capitale de Madagascar. « J’ai adoré cet album grâce à son récit simple et authentique d’une misère ordinaire vécue par des personnages d’exception par leur courage et leurs espoirs en un avenir meilleur, explique Nicole. J’ai également apprécié les portraits dessinés à la sanguine, bouleversants de réalisme et de vérité. »
- Ar-Men d’Emmanuel Lepage, Futuropolis
« Dès les premières pages, on se trouve emporté en mer, s’enthousiasme Frédéric. Nous sommes immédiatement plongés dans le quotidien du phare, dans son intimité. La mer, les oiseaux, les hommes, les odeurs, les secrets de la vie du phare nous sont révélés. Les couleurs, les ombres, les ciels de tempête, les vagues sont enivrantes. L’histoire du gardien du phare nous est révélée, entremêlée avec celle de leurs bâtisseurs mais aussi avec celle des légendes de Bretagne. Avec la découverte du journal de bord du phare et l’automatisation d’Ar-Men, la boucle est bouclée. Nous avons été entraînés durant 92 pages dans les histoires d’Ar-Men, l’enfer des enfers. Le temps de la lecture nous a permis de nous évader, de devenir gardien de phare à notre tour, gardien des légendes bretonnes. »
- Petite Maman de Halim, Dargaud
Lorsque Brenda vient au monde, sa mère a 15 ans et son père s’est enfui. Elle grandit en subissant brimades et punitions injustes, mais elle continue à s’occuper de sa mère, au point de devenir sa « petite maman ». « C’est un excellent roman graphique sur des sujets difficiles que sont la maltraitance et les enfants-mères, explique Geneviève. Les dessins sont très forts et simples à la fois. Un livre à réserver à un public initié. »
- Le journal d’Anne Frank d’Ari Foldman et David Polonsky, Calmann-Lévy
« Un roman graphique sur le célèbre Journal d’Anne Frank. Les dessins sont magnifiques et très poétiques. Cet album permet de découvrir ou redécouvrir la vie en cachette d’Anne Frank. Cela peut être un bon consensus pour des personnes n’aimant pas lire un gros roman », estime Geneviève.
- Le photographe de Mauthausen de Salva Rubio, Pedro J. Colombo et Aintzane Landa Chillon, Le Lombard
« Cet album raconte la vie du photographe Francisco Boix, survivant du camp de Mauthausen, précise Geneviève. Nous pouvons le suivre de son arrestation à son témoignage lors du procès de Nuremberg. De nombreuses informations sont ajoutées sur les prisonniers dans les camps tout au long de l’histoire. Des pages d’informations, après la bande-dessinée, permettent de suivre Francisco Boix après la guerre, jusqu’à sa mort. »
Si vous aimez les mangas
- Devil’s Line de Ryô Hanada, Kana
La rencontre et l’irrésistible attirance entre une jeune étudiante à la vie tranquille et un être hybride qui fait partie d’une brigade spéciale chargée de neutraliser les vampires ayant franchi l’interdit : boire du sang humain. « Ce n’est pas un énième manga pour gamin qui sont tous pareils. C’est un seinen, c’est beaucoup plus adulte », précise Guillaume.
Si vous aimez les séries d’aventure
- La Rose écarlate de Patricia Lyfoung, Delcourt
Au XVIIIe siècle, les aventures de Maud, une jeune fille qui n’est intéressée que par les méfaits d’un bandit de grands chemins, Le Renard, un Robin des Bois qui déleste les riches pour redistribuer aux pauvres. « Les décors sont sublimes, l’intrigue intéressante et les personnages attachants », estime Laetitia.
- Les modes de Thorgal – Kriss de Valnor, tome 7 « La montagne du temps », de Vignaux, Xavier Dorison et Mathieu Mariolle, Le Lombard
« Ce tome 7 des aventures de Kriss de Valnor nous réconcilie avec le concept des séries dérivées, explique Frédéric. Les dessins sont précis, que ce soit en pleine lumière ou dans l’ombre. Le scénario est particulièrement rythmé, au gré des épreuves spacio-temporelles auxquelles sont soumis les héros. Mer, déserts, montagne, jungle, neige, pluie, sable, monstres, tous les décors, et aucune péripétie divine n’est épargnée à nos vikings à la recherche d’Aniel, le fils de Kriss de Valnor, dans les méandres de la montagne du temps. Une aventure haletante, avec une héroïne que nous avons haïe et que désormais nous adorons. Sans compter que Jolan a, dans cette aventure, l’occasion de se mesurer à son pire ennemi. »
- Les carnets de Cerise, tome 5 « Des premières neiges aux Perséides », de Joris Chamblain et Aurélie Neyret, éditions Soleil
Cerise a 11 ans et vit seule avec sa mère. Elle rêve de devenir écrivain et cherche à percer les secrets des adultes. « Dans ce dernier tome de la série, les dessins sont toujours aussi magnifiques, détaille Geneviève. On comprend enfin pourquoi la situation entre Cerise et sa maman est compliquée et on assiste à une révélation très émouvante. »
Si vous aimez le fantastique teinté d’humour noir
- 13 Devil Street, une série en deux tomes de Benoît Vieillard, Filidalo
A Londres, en 1888, Jack L’éventreur sévit et des meurtres se succèdent au 13 Devil Street. « Je suis tombée sur cette BD par hasard, explique Corinne. Je ne suis pas très BD, mais là, le concept m’a interpellée. C’est une intrigue policière qui nous plonge dans un immeuble des années 1880/1900. La mise en page est originale. Chaque double page représente l’intérieur de l’immeuble, du rez-de-chaussée aux combles, et on suit les protagonistes dans leurs démêlées en lisant horizontalement, un peu comme si vous étiez devant une maison de poupée. »