Grand Prix d'Angoulême: Chris Ware, Emmanuel Guibert et Richard Corben en ultimes prétendants
BD•Ils ne sont plus que trois à pouvoir remporter le Grand Prix du Festival d’Angoulême et on a déjà la certitude que le futur vainqueur sera un « grand » de la BD. A défaut d’une « grande »…Olivier Mimran
Qui succédera au Suisse Cosey ? À 8 jours de l’ouverture du Festival international de la BD d'Angoulême, l’élection du Grand Prix 2018 a changé de braquet. Le premier tour du vote, auquel ont pris part 1230 autrices et auteurs de « petits Mickeys », a permis de déterminer les trois artistes les plus plébiscités, à savoir (par ordre alphabétique) : l’Américain Richard Corben, le Français Emmanuel Guibert et Chris Ware, également Américain.
Et maintenant ?
Le deuxième tour, qui désignera donc le « vainqueur » de la 45e édition du festival, se déroulera du mercredi 17 janvier au dimanche 21 janvier (minuit), avec le même collège de votants ; à savoir tout auteur ou autrice de BD professionnel(le), quelle que soit sa nationalité, dont les œuvres sont traduites, en français et diffusées dans l’espace francophone et ayant participé au premier tour.
Un « Cocorico » qui tarde…
Le sacre, qui sera annoncé au soir du mercredi 24 janvier, désignera donc un Américain ou un Français. Et s’il s’agissait de ce dernier, ce serait une première depuis l'instauration, en 2013, du vote des auteurs (les Grand Prix étant auparavant désignés par… les Grand Prix précédents et encore vivants). Ceux-ci avaient en effet, jusqu’ici, couronné un Néerlandais ( Willem, en 2013), un Américain ( Bill Watterson, en 2014), un Japonais ( Katsuhiro Ōtomo, en 2015), un Belge ( Hermann, en 2016) et un Suisse ( Cosey, en 2017).
De défections en rétractations
Les trois lauréats faisant l’unanimité, l’édition 2018 accouchera donc d’un Grand Prix de rêve… à condition que Chris Ware, s’il était vainqueur, accepte l’honneur et les responsabilités afférentes. Car si le titre offre, l’année suivante, une visibilité internationale, une rétrospective sur place, il requiert la présence de l’auteur. Or Ware, que l'on dit très timide, a jadis fait savoir qu’il ne se déplacerait pas en cas de sacre… à moins qu’il n’ait changé d’avis, comme l’avait fait le belge Hermann qui jurait, quelques années avant d’être nommé, qu'il refuserait le Grand Prix.
En tout cas, à 20 Minutes, on apprécie autant la virtuosité de Corben que l’avant-gardisme (il est l’un des premiers à s’être essayé à la BD reportage) de Guibert ou l’aspect « classieux » des strips de Ware. On sera donc les premiers à scander, mercredi 28 au soir, « Le roi est mort, vive le roi ! »… tout en déplorant que, cette année encore, il ne soit toujours pas question de « reine ».