VIDEO. Jérémy Perrodeau: «Mes personnages sont tout petits pour ne pas avoir à dessiner leur visage»
BD•Quelques dessinateurs, dont l’album est en sélection officielle à Angoulême, présentent un de leurs personnages en vidéo. Aujourd'hui, Jérémy Perrodeau...Olivier Mimran
Le fait que l’album Crépuscule se retrouve en Sélection officielle du 45e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême est doublement remarquable. D’abord parce que sur plus de 5.000 ouvrages de BD publiés en 2017, seuls 45 albums figurent, grâce à leurs qualités narrative et artistique, dans ladite sélection. Ensuite, parce qu’il ne s’agit que de la seconde réalisation du jeune graphiste Jérémy Perrodeau (plus habitué à dessiner des pochettes de disque ou illustrer livres et articles pour Le Fooding, France Culture etc.).
Et si son trait faussement naïf a séduit les jurés du Comité de sélection, c’est qu’il ne se contente pas de flirter avec le style « ligne claire » - qui conjugue trait régulier et aplats de couleurs - si cher à Hergé : en jouant avec la bichromie, il le « pervertit » pour mieux servir sa narration. Car selon les séquences, suivant l’action qui s’y déroule, les pages de ce récit de science-fiction sont en noir… plus une unique couleur, bleu, rouge, vert, etc.
Un parti assez gonflé, mais ô combien efficace, que l’auteur est venu, à l’invitation de 20 Minutes, justifier dans une fascinante explication dessinée. Ouvrez grand vos yeux (et vos oreilles) car un talent est né. Et le Festival de la BD d’Angoulême, dont la prochaine édition se tient du 25 au 28 janvier, peut s’enorgueillir de l’avoir mis en lumière.
Crépuscule, de Jérémy PERRODEAU - éditions 2024, 24,50 euros