INTERVIEWHommage à Johnny: «On fumait des Gauloises et il s'est mis à chanter»

VIDEO. «On fumait des Gauloises et il s'est mis à chanter», le producteur américain Robert Margouleff se souvient de Johnny Hallyday

INTERVIEWLe producteur américain, qui a enregistré l'album «Hollywood» de Johnny Hallyday en 1979, réagit à son décès...
La pochette de l'album «Hollywood», de Johnny Hallyday, sorti en 1979.
La pochette de l'album «Hollywood», de Johnny Hallyday, sorti en 1979. - Patrice Larue / Universal
Philippe Berry

Propos recueillis par Philippe Berry

Sa peine s’entend dans sa voix. « Je suis désolé d’apprendre cette nouvelle. On n’a fait qu’un album ensemble mais j’avais beaucoup d’affinité pour lui. C’était une belle âme et un grand chanteur. Mes condoléances à sa femme, sa famille et à ses proches. »

Le producteur américain Robert Margouleff, qui a collaboré avec Stevie Wonder, a produit Hollywood, le premier album de Johnny Hallyday enregistré à Los Angeles, en 1979. Il se souvient de sa rencontre avec « Johnny ».

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Quel est votre premier souvenir de Johnny Hallyday ?

On fumait des Gauloises, et puis il s’est mis à chanter. Je l’appelais le ''Rod Stewart français''. Il avait une énergie rock and roll brute et une grande authenticité. C’était une belle âme et un grand chanteur. Il a vécu pleinement. Malheureusement, il en a payé le prix. Mais comme les grands artistes, il est immortel et continuera de vivre grâce à sa musique qui a touché des millions de personnes.

Pourquoi a-t-il voulu faire un album à Los Angeles ?

Il aimait la ville, et il voulait expérimenter avec un son différent. Il avait entendu parler de moi au studio Record Plant. Je savais qu’il était célèbre en France mais je ne pensais pas pouvoir l’aider car je ne parlais pas français. Il a fait venir un producteur vocal de Paris, j’ai recruté une section rythmique américaine et puis on a fait le découpage de l’album.

Pourquoi Hollywood ?

La pochette résume bien le concept. Au recto, c’est Johnny dans un costume, devant une villa magnifique. Au verso, on voit que ce n’est qu’un décor de cinéma. Il était fasciné par ces deux visages d’Hollywood, la lumière et les ténèbres, le rêve et le cauchemar.

Il a fini par faire de Los Angeles sa deuxième maison…

Oui, il était très heureux ici. Il appréciait d’être un anonyme, d’être invisible à Beverly Hills. C’est un luxe pour une star.

Pourquoi est-il resté un phénomène franco-français ?

C’était une autre époque. Aujourd’hui, la pop dépasse les frontières mais dans les années 70, le rock et la folk étaient avant tout des phénomènes locaux. La langue, la culture… Johnny Hallyday était un pur produit français.