Violences faites aux femmes: Le CSA a besoin de plus de pouvoirs pour réguler jeux vidéo et Internet
SOCIETE•Le Président a annoncé une extension des pouvoirs du CSA aux contenus numériques et non plus seulement audiovisuels...V. J. avec AFP
Lors de la Journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, samedi, le Président Emmanuel Macron, a appelé, entre autres annonces, à une extension des pouvoirs du Conseil supérieur de l'Audiovisuel aux jeux vidéo et à Internet en 2018, afin d’exercer un « contrôle indispensable sur tous les contenus numériques qui peuvent conduire à la violence contre les femmes ». A commencer par la pornographie. Le CSA a dit « accueillir avec satisfaction cette déclaration et souligne sa disponibilité pour la prise en charge de cette nouvelle forme de régulation ». Mais comment ?
Plus de pouvoirs
Certains ont d’ailleurs relevé la nouvelle avec ironie. « Le même CSA qui a déjà brillamment réussi à éliminer le sexisme à la télévision ? », a commenté ainsi un journaliste de France Inter dans un tweet partagé une centaine de fois. Le CSA est aujourd’hui chargé de la régulation des contenus audiovisuels et de l’utilisation des fréquences, et dispose d’une batterie de sanctions graduées en cas de manquement allant de la lettre à la mise en garde et au retrait du contenu incriminé. Mais il n’a pas de pouvoir dans le domaine du numérique.
L’institution explique qu’il faudrait adapter la loi, et octroyer plus de pouvoirs « à cause de l’asymétrie des publics » : « on ne peut pas calquer le modèle de régulation du hertzien sur l’Internet ». Plus de budget et de personnel aussi ? Pas forcément. « Il faut sortir de l’image de l’employé du CSA le casque sur les oreilles, les yeux rivés sur les écrans, précise le Conseil. Nous fonctionnons à la régulation, au signalement, à la confiance des gens. Et le boulot est fait, bien fait, l’offre audiovisuelle française est de qualité, en comparaison à d’autres pays ».
Au-delà des polémiques
« Les polémiques Cyril Hanouna ou Salut les Terriens font parler de nous dans les médias, continue un porte-parole. Mais elles représentent moins de 50 dossiers, sur plus de 1.200 traités chaque année. Sans oublier les sollicitations constantes hors de nos champs d’action. » Le CSA a aussi une mission de protection du jeune public sur l’audiovisuel et vient de relancer une campagne de sensibilisation vis-à-vis des images violentes ou choquantes. Les sept membres du collège du CSA se réunissent mercredi.