VIDEO. «How To Get Away With Murder», la meilleure série du moment (que vous ne regardez pas)
SERIE•Alors que la saison 4 est en cours de diffusion en Amérique du Nord, cette production du Shondaland n'a jamais trouvé le large public qu'elle mériterait en France...Fabien Randanne, avec Vincent Julé
L'essentiel
- «How To Get Away With Murder » (rebaptisée « Murder » pour sa diffusion en France), est une série produite par Shonda Rhimes (« Grey’s Anatomy », « Scandal »…).
- La diffusion de la saison 4 a commencé cet automne en Amérique du Nord.
- Diffusée en France sur M6, puis Téva, elle n’a pas réellement trouvé son public.
- « 20 Minutes » explique pourquoi cette série, dont les deux premières saisons sont disponibles sur Netflix, mérite le détour.
Vous ne connaissez pas How to Get Away With Murder ? On ne vous jette pas la pierre tant la diffusion, sur M6, de cette série rebaptisée Murder pour l’occasion a été massacrée, l’empêchant de trouver son public. Il n’est cependant pas trop tard pour rattraper cette série, l’une des moins connues de celles produites par Shonda Rhimes via son Shondaland (Grey’s Anatomy, Scandal…).
Les deux premières saisons sont disponibles sur Netflix, Téva vient de diffuser la troisième en France et les Américains sont encore sous le choc du « winter finale » de la saison 4. Les possibilités de mettre la main sur les épisodes sont donc nombreuses, qu’elles soient légales ou non. On vous laisse gérer ça avec votre conscience, mais sachez que ce dilemme moral est des plus anecdotiques comparé à ceux qui agitent en permanence les héros de Murder…
Une mécanique faite de flash-back et de sauts dans le temps
La série suit un petit groupe d’étudiants en droit qui ont le privilège d’assister leur professeure Annalise Keating dans son cabinet. Sauf qu’entre deux plaidoiries et leurs cours en amphi, ils se retrouvent impliqués dans une affaire criminelle. C’est là que le titre original du show prend tout son sens : comment se mettre à l’abri d’une condamnation pour meurtre. La formulation n’est pas interrogative mais affirmative, comme s’il s’agissait de livrer un mode d’emploi.
aChaque saison nous montre donc comment les protagonistes parviennent à s’en tirer, avec une mécanique infernale basée sur des flash-back (des retours en arrière) et des flash-forward (des sauts dans le temps). Le scénario trouve son équilibre dans ce balancier temporel en laissant entrevoir des bribes de ce qui va arriver pour mieux reconstituer le fil de l’histoire avec tout ce qu’il faut de retournements de situation pour tenir le spectateur en haleine. Cette structure, relativement exigeante, implique d’accepter la frustration, de ne pas tout comprendre instantanément, d’attendre que les zones d’ombre se dissipent au gré des révélations. Pour peu que l’on accepte ce contrat, on est largement récompensés.
Un puzzle cérébral
Constamment, How To Get Away With Murder multiplie les pistes, semble aller partout et nulle part, mais, et c’est en cela que la série confine au sublime, chaque arc scénaristique retombe systématiquement sur ses pieds, sans tour de passe-passe ni explication tirée par les cheveux. Des éléments a priori anecdotiques finissent par prendre tout leur sens quelques épisodes, voire saisons, plus tard.
Ce puzzle cérébral pourrait finir par passer pour plus malin qu’il ne l’est et tourner ainsi à vide. Or, une fois passée la première saison, la succession de révélations et de rebondissements n’est plus le principal intérêt de la série. Les personnages s’imposent au premier plan, leur psychologie gagne en consistance et ils se redéfinissent sans cesse au regard de leurs actes.
La star Viola Davis
Si, sur le papier, les héros incarnent des archétypes en raison de leur couleur de peau, de leur origine sociale ou de leur orientation sexuelle, ils ne sont en rien des stéréotypes ambulants. Une constante dans les séries du Shondaland habituées à mettre les minorités au premier plan et à ne plus les cantonner aux rôles de faire-valoir. Au fil des saisons se crée et s’approfondit l’empathie éprouvée en vers Wes l’orphelin qui s’interroge sur ses origines, Connor, le séducteur gay à qui l’engagement fait si peur, ou Laurel, la latina aisée en conflit avec son homme d’affaires de père.