Depuis trois jours, les cendres de François Truffaut reposent au cimetière de Montmartre (Paris 18e), mais on imagine mal le réalisateur retomber dans l’oubli. Disparu prématurément à l’âge de 52 ans le 21 octobre, des suites d’une tumeur au cerveau, l’auteur de Baisers volés et de La nuit américaine a profondément marqué le cinéma français.

D’abord critique aux Cahiers du cinéma, il a révolutionné, avec ses acolytes de la Nouvelle vague (Jean-Luc Godard, Agnès Varda, Eric Rohmer...), la grammaire du cinéma, conjuguant les possibilités offertes par les caméras légères aux effets de styles formels. Des Quatre cent coups à Vivement dimanche ! en passant par Jules et Jim, il a signé une poignée de films majeurs. En 1980, Le Dernier métro avait ainsi fait sensation aux César en remportant dix trophées – un record ! Bref, François Truffaut n’est pas un réalisateur français comme un autre.

Fidèle de la Cinémathèque

Mais, on s’interroge, comment passera-t-il à la postérité ? Combien de rues porteront son nom ? La Cinémathèque française sera-t-elle rebaptisée de son patronyme ? Après tout, l’institution cinéphile parisienne est intimement liée à la carrière du cinéaste. Entre ses murs, il a nourri sa culture filmique et découvert sa vocation. En 1968, il s’est engagé à la tête du Comité de défense de la Cinémathèque pour s’opposer au licenciement de son cofondateur Henri Langlois. Et tout au long de sa vie, il est resté fidèle à ce lieu. Ce serait donc justice que sa mémoire y soit honorée… Le temps devrait faire son œuvre.