Ti t'lèveras eud' ta cayelle pour voir eul' film, tizaut' ? Si cette phrase vous paraît aussi absconse que du kazakh, Bienvenue chez les ch'tis vous aidera à retrouver votre ch'timi. Cette comédie réalisée par Dany Boon raconte l'histoire de Philippe (Kad Merad), directeur de poste à Salon-de-Provence, qui est muté malgré lui à Bergues, 59. Classique, mais l'histoire n'est qu'un prétexte. Voici quelques clés, pour être sûr d'apprécier.

La météo Avant de partir, un oncle provençal terrifiant, joué par Galabru, parle à Philippe de - 40 °C, et son fils a peur que ses orteils gèlent ! Et à peine passé le panneau Nord-Pas-de-Palais, il se prend un mur d'eau sur le pare-brise.

La langue Le ch'ti a de curieux tics, comme celui de finir ses phrases par un «hein» sonore et nasal. A Bergues, «les chiens» n'ont rien à voir avec nos amis les bêtes, mais signifient «les siens». L'occasion d'un quiproquo entre Philippe et Antoine, joué par Danny Boon, le postier local... dans la ligne du Juste Leblanc du Dîner de cons.

L'alcoolisme Ah ça, ça picole chez les biloutes! Surtout Antoine, à tel point que Philippe décide de l'accompagner pour la distribution du courrier... une scène qui finit en cellule de dégrisement. C'est un peu le joli coup du film, ne pas détruire les clichés, mais les assumer avec tendresse. Même si le trait est forcé : tous les ch'tis parlent patois, tous ont bon coeur, tous mangent à la baraque à frites.