VIDEO. Braquages, cavale, prison : un ex-truand raconte le grand banditisme en BD
BD•Dans les années 1990, François Troukens était considéré comme «L'ennemi public n°1» en Belgique…Olivier Mimran
L'essentiel
- François Troukens est un ex-braqueur de fourgon qui sort une BD, un roman et un film inspirés de son expérience.
- Il insiste particulièrement dans "Forban" sur la vie carcérale.
- Forban est une fiction dessinée par le Suisse Alain Bardet.
Longtemps recherché par toutes les polices, le Belge François Troukens est désormais un personnage public… et peut-être bientôt populaire ? Cet ex-braqueur de fourgons blindés est en effet sur tous les fronts avec la sortie de Forban, une bande dessinée inspirée de son histoire et précédant un roman autobiographique (Armé de résilience, le 2 novembre aux éditions First) et un film qu'il a co-réalisé avec Jean-François Hensgens (Tueurs, avec Olivier Gourmet, Bouli Lanners et Natacha Régnier, qui sort le 6 décembre).
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Car depuis sa libération de prison, Troukens consacre la majeure partie de son temps à l'écriture : « J'entretiens une passion pour l'écriture depuis l’enfance. Déjà, j’imaginais des romans dans de petits carnets. Et j’étais également déjà passionné par la BD et le cinéma ! ». Celui qui présente aussi désormais un magazine judiciaire à la télévision belge opère donc, avec sa triple actualité artistique, un retour à de premières amours.
Dessinée - en noir et blanc - par le Suisse Alain Bardet, sa première incursion dans la bande dessinée «est une fiction», confie François Troukens à 20 Minutes. «Le personnage - il ne s’agit pas de moi - s’adresse à une psy. Il a fait un véritable travail d’introspection et analyse ses erreurs sans complaisance». De fait, Troukens raconte les braquages et la cavale, mais aussi un de leur corollaire : l'emprisonnement. Cet aspect, âpre, cru, rappelle que la vie de gangster n'a rien de vraiment glamour.
«La vie de hors-la-loi est la plus extraordinaire qui soit dans la société actuelle, où tout est réglementé. Mais c’est un fantasme. Et cette liberté totale à un prix : la prison ou la mort. C’est inéluctable. Sans compter la souffrance occasionnée aux autres : les victimes, sa propre famille. On a toujours le sentiment que l’on fera mieux que les autres, que l’on ne versera jamais le sang et que l’on échappera à la prison. Mais c’est une vie sans issue».
Et si c'est sur la détention que l'auteur insiste, c'est qu'elle l'a, semble-t-il, davantage marqué que le reste : il milite d'ailleurs, au sein de l'association Chrysalibre», pour une meilleure réinsertion une fois sorti de prison. «La prison, dans sa forme actuelle, n’est pas une solution et il est temps de la réformer. Pas pour le bien des détenus, pour celui de notre société !».
«Si on ne le fait pas, on subira encore des événements comme ceux du Bataclan ou de Charlie Hebdo. Parce que la prison, c’est le cancer de notre société. Il faut agir en amont. C’est notre système scolaire et éducatif qu’il faut revoir également. Il y a trop de laissés pour compte. Nous devons aussi rétablir l’état de droit. Imposer le respect des règles. Mettre des éducateurs dans les quartiers comme dans les prisons pour les appliquer. Les flics et les matons sont là pour les imposer. En ultime recours».
«Forban», de François Troukens et Alain Bardet - éditions Le Lombard / 17,95 euros